La République démocratique du Congo a repris ses exportations de cobalt, suspendues depuis février, ont annoncé mardi les autorités, précisant que les expéditions ont redémarré vendredi dans le cadre d’un régime de quotas instauré en octobre.
Premier producteur mondial de cobalt, avec plus de 70 % de l’offre mondiale, la RDC avait décidé en février 2025 de suspendre ses exportations afin de freiner la chute des prix de ce minerai stratégique, utilisé notamment dans les batteries pour véhicules électriques.
Avant la suspension, le marché faisait face à une situation de sur-offre, marquée par une accumulation des stocks et un ralentissement des ventes, entraînant une baisse continue des cours. Selon les données disponibles, le prix de la tonne de cobalt s’élevait à près de 52.000 dollars en 2022, avant de tomber à environ 27.000 dollars en 2023, puis autour de 19.000 dollars en 2024.
Cette baisse des prix a entraîné une perte estimée à près de 300 millions de dollars de redevances minières pour l’État congolais entre 2022 et 2023, selon les autorités.
La suspension des exportations a toutefois eu un impact budgétaire. D’après le rapport d’exécution de la loi des finances, elle a représenté un manque à gagner d’environ 135 millions de dollars.
Pour encadrer la reprise, le gouvernement congolais a instauré des quotas d’exportation stricts depuis la mi-octobre, afin de limiter l’offre sur le marché. Entre le 12 et le 19 décembre, le prix du cobalt a atteint 50.958 dollars la tonne, en hausse hebdomadaire de 5,1 %. Par rapport à fin décembre 2024, il affiche une progression de 111,9 %, selon les chiffres communiqués.
Au total, 21 sociétés ont bénéficié de quotas d’exportation de cobalt congolais pour le dernier trimestre de l’année. Les deux principaux producteurs, le groupe chinois CMOC et le négociant suisse Glencore, se sont vu attribuer respectivement des quotas de 6.650 tonnes et 3.925 tonnes.