Cyberviolence : le mouvement féministe “Biso Basi Telema” annonce une exposition digitale en 2026

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Clôture de la campagne numérique du mouvement Biso Basi Telema

Le mouvement féministe Biso Basi Telema a clôturé, vendredi 19 décembre, à Utex Africa, sa campagne numérique menée dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, placée sous le thème : « La cyberviolence est une violence ».

Organisée en collaboration avec l’organisation Mwanamke Kesho, l’activité a réuni une vingtaine de participants.

La coordinatrice de Biso Basi Telema, Elsie Lotendo, a dressé un bilan positif des actions de sensibilisation menées à Kinshasa et dans l’Est du pays. Elle a toutefois souligné la nécessité de poursuivre le combat au-delà des réseaux sociaux.

« Tant que les femmes seront victimes de violences en ligne, il sera difficile de parler pleinement de leurs droits dans l’espace numérique. Pour un environnement digital inclusif, il faut d’abord sécuriser les femmes », a-t-elle déclaré.

Pour marquer le début de l’année 2026, le mouvement annonce, avec le soutien de l’Institut Goethe, l’organisation d’une exposition digitale dans un espace public. L’objectif est de créer un échange direct avec la population et de présenter des outils de protection des droits des femmes.

De son côté, Princilia Masengu, membre du mouvement, a précisé que cette future exposition visera à informer les femmes sur leurs libertés numériques et à sensibiliser les hommes au bon usage des réseaux sociaux. Une nouvelle campagne impliquant des influenceurs est également prévue afin d’amplifier le message.

« Ce que nous faisons est ambitieux et demande beaucoup d’efforts. C’est pourquoi nous recherchons de nouveaux partenaires capables de nous soutenir techniquement et financièrement. Ensemble, nous pourrons poursuivre ce travail essentiel et renforcer la protection de toutes et tous dans l’espace numérique », a-t-elle souligné.

Pacifique Nkuzi Byumanime, représentant d’ONU Femmes, a indiqué que les seize jours d’activisme ont permis une mobilisation nationale importante contre les violences numériques, portée par le slogan « Je dénonce et je ne transfère pas ». Sous la coordination d’ONU Femmes, plusieurs actions ont été menées, notamment des campagnes de sensibilisation avec des femmes ministres, une étude sur les violences subies par les femmes politiques en 2023, ainsi que la vulgarisation des lois relatives au numérique.

« Après la phase de sensibilisation, il est temps de passer à des actions concrètes », a-t-il déclaré. Il propose la création d’un groupe d’experts chargé de surveiller et de collecter les informations sur les attaques visant les femmes sur les réseaux sociaux, afin d’évaluer l’évolution de la situation d’ici 2026. Il a également plaidé pour un travail conjoint avec les autorités en vue de renforcer le cadre juridique, estimant que les lois actuelles ne protègent pas suffisamment les femmes contre la cyberviolence.

Déborah Misser Gbalanga, stagiaire