Au cours des trois derniers mois, les éleveurs des territoires de Beni, Lubero et de la ville de Butembo, au Nord-Kivu, ont été frappés par une épidémie suspectée de peste des petits ruminants, entraînant la mort de plus d'une centaine de chèvres et de moutons. Cette maladie virale, redoutée pour sa forte mortalité, pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la filière élevage des territoires de Lubero et Beni, déjà fragilisés par divers défis sécuritaires.
Selon Louange Kakule Ngitsi, cadre à la division provinciale de pêche et élevage, les animaux touchés montrent plusieurs symptômes inquiétants : fièvre élevée, ulcères buccaux, diarrhée sévère et pneumonie. Ces signes cliniques mettent en lumière la gravité de la situation, et la peur d'une propagation rapide de la maladie s'intensifie.
En attendant les résultats des analyses en laboratoire, M. Kakule appelle la population à la prudence, notamment en évitant de consommer la viande des animaux trouvés morts sans avoir préalablement consulté un vétérinaire. Cette précaution est essentielle pour prévenir des risques tant sanitaires qu'économiques.
« Nous avons récemment reçu plusieurs alertes, particulièrement dans le Grand Nord, concernant une mortalité inhabituelle chez certaines espèces animales, notamment les moutons et les chèvres. Ces animaux présentent des signes cliniques tels qu'une forte fièvre, des ulcérations buccales, une diarrhée sévère, et, dans de nombreux cas, des pneumonies pouvant entraîner leur mort.
Nous avons procédé à des prélèvements d’échantillons pour analyses. En attendant les résultats, nous suspectons qu’il pourrait s’agir de la peste des petits ruminants, une maladie virale très contagieuse qui affecte principalement les ovins et les caprins. Cette maladie entraîne d’importantes pertes économiques pour les éleveurs, en raison de son taux de mortalité très élevé.
Des gestes simples mais essentiels peuvent nous aider à limiter la propagation de ces maladies animales et à protéger nos élevages », explique à ACTUALITÉ.CD, Dr Louange Kakule Ngitsi.
Face à cette situation préoccupante, les autorités vétérinaires exhortent les éleveurs à faire preuve d’une vigilance accrue. Les mesures recommandées incluent une surveillance attentive des animaux pour détecter tout signe inhabituel tel que la fièvre, la perte d'appétit, la diarrhée ou la mort subite. En cas de suspicion, il est crucial d'informer immédiatement le vétérinaire local. De plus, il est impératif de ne pas consommer la viande des animaux morts suspectés d’être atteints de cette maladie.
En réponse à la gravité de cette épidémie, la division provinciale de pêche et élevage prévoit des campagnes de sensibilisation et de prévention dans les zones touchées, en collaboration avec les services vétérinaires locaux. Ces initiatives visent à informer les éleveurs sur les meilleures pratiques de prévention et à renforcer leur capacité à gérer cette crise sanitaire.
La peste des petits ruminants, causée par un virus apparenté à celui de la rougeole humaine et de la peste bovine, se manifeste souvent par des symptômes tels que la fièvre, les difficultés respiratoires, les écoulements nasaux, la diarrhée et des lésions buccales. La transmission se fait principalement par les gouttelettes en suspension dans l’air, lorsque des animaux infectés toussent ou éternuent, rendant la propagation de la maladie particulièrement rapide dans les élevages.
Cette épidémie n'est pas la première à frapper le Nord-Kivu ; en 2021, la peste des petits ruminants avait décimé près de 80 % du cheptel dans le territoire de Lubero.
Josué Mutanava, à Goma