À l’occasion de la journée internationale de la canne blanche, célébrée chaque 15 octobre, le DeskFemme de ACTUALITÉ.CD s’est entretenu avec Dorcas Kapitaine Luamba, présidente fondatrice de la Fondation Soleil Levant, une organisation engagée pour la dignité et le bien-être des personnes vulnérables, notamment les orphelins, les veuves, les enfants de la rue, les filles mères et les personnes aveugles.
Dans cet entretien, elle revient sur son engagement auprès des personnes en situation de handicap visuel et sa vision d’une société plus inclusive et solidaire.
Madame Dorcas, pouvez-vous nous parler de votre implication dans la cause des personnes aveugles ou malvoyantes ?
Dorcas Kapitaine Luamba : Notre fondation s’est engagée depuis plusieurs années auprès des personnes aveugles, notamment à travers des programmes d’accompagnement, de formation et d’inclusion sociale.
Nous travaillons pour leur offrir une meilleure autonomie et un environnement où ils peuvent exprimer leurs talents. À travers chaque action, nous affirmons que la cécité ne limite pas la vision, mais la redéfinit.
Quelle est, selon vous, la signification et l’importance de la Journée internationale de la canne blanche ?
Dorcas Kapitaine Luamba : Cette journée représente avant tout un symbole de dignité, de liberté et d’indépendance pour les personnes aveugles.
La canne blanche n’est pas seulement un outil de mobilité : elle est le signe visible d’un combat pour la reconnaissance, le respect et l’inclusion.
C’est aussi un moment pour interpeller la société sur la nécessité de créer un environnement véritablement accessible à tous.
Quels sont, selon vous, les principaux défis que rencontrent les personnes aveugles ou malvoyantes aujourd’hui ?
Dorcas Kapitaine Luamba : Les défis sont multiples. Il y a d’abord le manque d’accessibilité aux infrastructures publiques et à l’éducation, ensuite les préjugés qui réduisent les personnes aveugles à leur handicap.
Mais le plus grand obstacle reste le manque d’opportunités économiques et sociales, qui empêche beaucoup d’entre elles de vivre pleinement leur potentiel.
Pensez-vous que le grand public est suffisamment sensibilisé à leur réalité quotidienne ?
Dorcas Kapitaine Luamba : Pas suffisamment. Malgré certaines avancées, il persiste encore une méconnaissance profonde de la réalité que vivent les personnes malvoyantes.
La sensibilisation doit aller au-delà des discours : elle doit se traduire par une éducation citoyenne et inclusive dès le plus jeune âge, afin que le respect et la solidarité deviennent naturels.
Que faudrait-il faire, selon vous, pour renforcer l’inclusion et l’accessibilité pour tous ?
Dorcas Kapitaine Luamba : Il est essentiel de mettre en œuvre des politiques publiques adaptées, de former le personnel dans les institutions à la prise en charge inclusive et d’encourager les entreprises à offrir des opportunités professionnelles réelles aux personnes en situation de handicap visuel.
Mais au-delà des structures, c’est surtout le regard social qu’il faut transformer. L’inclusion commence d’abord dans le cœur et dans la manière dont nous considérons l’autre.
Comment les citoyens peuvent-ils contribuer concrètement à soutenir les personnes aveugles ?
Dorcas Kapitaine Luamba : Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. Cela peut être par un geste de bienveillance, un acte de solidarité, une participation à une campagne de sensibilisation ou encore par le soutien à une organisation œuvrant pour cette cause.
Il ne s’agit pas seulement d’assister, mais de marcher ensemble vers une société plus inclusive, plus humaine et plus consciente de la valeur de chacun.
Qu’est-ce qui vous touche ou vous motive personnellement dans cette cause ?
Dorcas Kapitaine Luamba : Je suis profondément marquée par le courage, la détermination et la joie de vivre des personnes aveugles que nous accompagnons.
Chaque sourire, chaque progrès, chaque pas vers l’autonomie est pour moi une victoire humaine et spirituelle.
C’est une cause qui me rappelle chaque jour que la vraie lumière ne vient pas des yeux, mais du cœur.
Quel message aimeriez-vous adresser au public à l’occasion de cette journée ?
Dorcas Kapitaine Luamba : Mon message est celui de la reconnaissance et de l’espérance. La cécité n’empêche pas de voir loin, lorsque le cœur sait où aller.
Apprenons à regarder au-delà des apparences et à découvrir la richesse intérieure de ceux qui vivent autrement la lumière.
Propos recueillis par Nancy Clémence Tshimueneka