L’opposant congolais Seth Kikuni a annoncé dimanche soir sa libération, au lendemain de son interpellation à son arrivée à Kinshasa, qu’il attribue à l’Agence nationale de renseignements (ANR).
« Après une journée aux mains de l’ANR, où j’ai été arbitrairement détenu dans une cellule souterraine non éclairée et non aérée avant d’être remonté à la surface pour audition, je suis enfin libre », a déclaré M. Kikuni dans un message diffusé sur ses réseaux sociaux. Il affirme que ses téléphones et « autres effets personnels de valeur » sont restés entre les mains des services qui les ont confisqués « dans le but de fabriquer des pièces à conviction ». Il a remercié « toutes les personnes de bonne volonté » mobilisées pour sa libération et assuré vouloir poursuivre « le combat pour la liberté », dénonçant « la tyrannie » et « la dictature ».
La veille, le mouvement d’opposition Sauvons la RDC avait dénoncé l’arrestation de Seth Kikuni à l’aéroport international de N’djili, à son retour de Nairobi, exigeant sa « libération immédiate et sans condition » et mettant en cause le président Félix Tshisekedi. Selon ce communiqué, des agents de sécurité lui auraient confisqué passeport et téléphones avant de l’emmener vers une destination inconnue.
Président du parti Piste pour l’Émergence et co-président du cadre de concertation du conclave de Nairobi (14–15 octobre), M. Kikuni avait lu la déclaration finale au nom des délégués lors de cette rencontre tenue sous la présidence de l’ex-chef de l’État Joseph Kabila, aux côtés notamment d’Agustin Matata Ponyo et Raymond Tshibanda. Le conclave, baptisé « Sauvons la RDC », a dressé un diagnostic de « crise multiforme » en RDC et appelé à un dialogue inclusif pour « restaurer la démocratie ».
À la veille de son interpellation, Seth Kikuni avait publié sur X (ex-Twitter) un message au ton prémonitoire : « Objectif du week-end : rentrer au pays et traverser la vallée de l’ombre de la mort sans rien craindre. »
Contexte judiciaire. M. Kikuni avait été libéré le 1ᵉʳ mars 2025 après six mois de détention à la prison de Makala. Il avait été condamné en septembre 2024 à un an de prison pour incitation à la désobéissance civile et propagation de faux bruits.
Dans son message de dimanche, l’opposant conclut : « L’arbitraire et la tyrannie n’auront pas raison du droit et de la démocratie dans notre pays. À bas la tyrannie. À bas la dictature. Sauvons la RDC. »