Ce vendredi 15 août, deux décès liés au choléra ont été officiellement signalés par le docteur Biya Nkizinkiko Robert, chef de division de la santé au Nord-Kivu, nommé par la rébellion de l'AFC-M23. Les victimes, originaires des campements du Jardin Théicole de Ngeri, dans le groupement de Kihondo, sont décédées le mardi 12 août à l’hôpital général de référence de Mweso, indique le chef de division de la santé au Nord-Kivu.
La localité de Mweso fait face à une situation de crise humanitaire, accueillant des milliers de personnes déplacées fuyant les violences entre les rebelles de la coalition AFC/M23, soutenus par le Rwanda, et les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), avec leurs partenaires Wazalendo. Ces déplacés proviennent principalement de la chefferie de Bwito (Rutshuru) et du nord-est du territoire voisin de Walikale. Ils se retrouvent concentrés dans des écoles, des églises et chez des familles d’accueil dans le village de Miti et au centre de Mweso.
Les conditions de vie dans ces sites d'accueil sont extrêmement précaires, avec un manque d'accès à l'eau potable et à l'assainissement, ce qui accroît le risque de propagation de l'épidémie de choléra, déjà déclarée dans plusieurs zones de santé. Le cas récent est celui déclaré dans la zone de santé de Binza, précisément dans l’aire de santé de Kiseguro, en territoire voisin de Rutshuru.
Le ministre de la Santé publique, Roger Kamba, avait déjà signalé une aggravation de la situation liée à l'épidémie de choléra en République Démocratique du Congo, avec une augmentation des cas. Selon les derniers chiffres, 2 085 cas ont été notifiés au cours de la semaine 27 de 2025, indiquant une hausse de près de 19 % par rapport à la semaine précédente. Durant cette même période, 95 décès ont été rapportés, avec un taux de positivité des échantillons de selles de 42 %.
Les autorités locales et les ONG appellent à une assistance humanitaire d’urgence pour les déplacés, afin d'éviter une aggravation de la crise du choléra dans le territoire de Masisi.
Face à cette situation préoccupante, le ministère de la Santé affirme que des efforts sont déployés pour mettre fin à l’épidémie. Cependant, la lutte fait face à des défis majeurs, notamment le manque de ressources. Des préparatifs sont en cours pour lancer des campagnes de vaccination dans certaines zones, mais une mobilisation générale est essentielle pour contrer cette épidémie croissante.
Josué Mutanava, à Goma