Les travaux d’aménagement du ravin de Mulamba wa Mpoyi, le plus grand site érosif de la ville de Mbuji-Mayi, sont à l’arrêt depuis plus d’un mois, alors que la menace de nouvelles pluies inquiète les habitants riverains.
Selon les informations recueillies lundi 14 juillet auprès de l’Office des voiries et drainage (OVD) au Kasaï-Oriental, l’interruption est liée à des difficultés de financement rencontrées par l’entreprise CGCD, une société chinoise chargée de l’exécution du chantier :
« L’entreprise a déjà accompli environ 75% des travaux. Mais à ce jour, elle ne peut plus avancer, faute de moyens. Le projet est évalué à six millions de dollars américains, mais seulement trois millions ont été décaissés par le gouvernement », explique Jean-Félix Mutombo, ingénieur et cadre technique à l’OVD.
Cette suspension tombe à un moment critique, alors que la saison des pluies approche et est estimée à près d'un mois de retour dans cette région du centre du pays, où les érosions représentent un danger permanent pour les quartiers environnants.
« Si le financement n’est pas complété à temps, nous risquons d’assister à un nouveau drame. Il faut impérativement reprendre les travaux avant que les pluies ne reprennent », alerte l’ingénieur Mutombo, appelant les autorités à accélérer le décaissement du solde.
Le ravin de Mulamba wa Mpoyi, dont la profondeur et la progression menacent plusieurs habitations et infrastructures routières, est devenu un symbole de la vulnérabilité de Mbuji-Mayi face aux érosions, un phénomène accentué par l’urbanisation non maîtrisée et l’absence de canalisations efficaces.
En attendant un signal fort de la part du gouvernement central, le chantier reste déserté, aggravant chaque jour les risques d’effondrement. Plusieurs habitants de la zone redoutent que les efforts déjà engagés ne soient réduits à néant si la situation persiste.
Michel Cyala