Le dernier rapport Hebdo GOMA+ publié par les conseils communaux de la jeunesse de Goma, Nyiragongo et Rutshuru, dresse un tableau sombre de la situation sécuritaire dans les zones sous occupation de l’AFC/M23. Entre le 7 juin et le 3 juillet, 47 personnes ont été tuées par balles, 75 cas de violences sexuelles, 14 enlèvements et 66 pillages ont été recensés.
Le document signale aussi 63 cas d’incendie de maisons, 25 blessés par armes, des cas de recrutement forcé des jeunes dans les rangs de l’AFC/M23, d’arrestations arbitraires et d’occupation illégale de propriétés privées, notamment celles de personnalités politiques et de membres des forces de l’ordre et de sécurité.
« Le bulletin Hebdo GOMA+ se veut un outil citoyen pour documenter les abus, alerter l’opinion et nourrir les futures démarches judiciaires », renseigne Jules Ngeleza, membre du conseil provincial de la jeunesse.
Alors que les rebelles du M23 affirment que la ville de Goma est sécurisée, les jeunes rapporteurs dénoncent une insécurité généralisée, marquée par une multiplication des assassinats ciblés et des actes d’intimidation.
Interrogé sur les violences documentées par le rapport, Benjamin Bonimpa, secrétaire permanent de l’AFC/M23 affirme que la ville de Goma est sécurisée. Selon lui, les assassinats recensés seraient principalement liés à des « règlements de comptes » entre anciens partenaires commerciaux, notamment autour d’activités illicites antérieures à la prise de contrôle des entités précitées par le mouvement armé.
Cette série de violences s’est poursuivie dans la nuit du 3 au 4 juillet, avec l’assassinat d’un jeune garçon abattu par balles au quartier Bugamba, dans le territoire de Nyiragongo. Quatre femmes ont été blessées par balles lors de l’incident, selon les témoins.
Les auteurs du rapport appellent à une mobilisation urgente des autorités nationales et internationales, et à l’application stricte des résolutions de protection des civils, notamment la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Yvonne Kapinga, à Goma