RDC-M23: Washington condamne la recrudescence des violences et appelle toutes les parties à respecter le cessez-le-feu

Moussad Boulos
Moussad Boulos

L'Est de la République Démocratique du Congo fait toujours face à une «forte détérioration»" de la situation sécuritaire et humanitaire entraînant de graves abus tels que des exécutions sommaires, y compris d’enfants, et des violences sexuelles liées au conflit en dépit de la signature de l'accord de paix entre Kinshasa et Kigali et la signature de la déclaration de principes sous la médiation du Qatar.

Déplorant cet état de chose, Massad Fares Boulos Conseiller principal pour l'Afrique au Département d'État américain exhorte les différentes parties à respecter le cessez-le-feu. Pour Monsieur Afrique de l'administration Trump, la poursuite des violences sur terrain met en mal des efforts de paix en cours sur terrain.

"Les États-Unis condamnent la recrudescence des violences signalée aujourd'hui dans l'est de la RDC et appellent toutes les parties à respecter le cessez-le-feu. Nous avons besoin de coopération et d'un leadership fort pour garantir une mise en œuvre rigoureuse et réussie de l'accord de paix. La violence compromet les progrès vers la paix et la prospérité", a écrit sur X Massad Fares Boulos, homme orchestre de l'administration Trump dans les initiatives de paix entre Kinshasa et Kigali.

Sur terrain, les tensions montent entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), qui s’accusent mutuellement de violations répétées du cessez-le-feu alors que le processus de paix de Doha marque le pas.

Dans un communiqué, l’armée congolaise a dénoncé « l’attitude belliciste » de la coalition M23/AFC, accusée de mener de « multiples attaques » contre ses positions au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, assorties de « massacres ciblés » de civils. Les FARDC parlent de « violation intentionnelle et manifeste » de l’accord de paix de Washington et de la Déclaration de principes signée à Doha, et se réservent « le droit de répondre de manière appropriée à toutes les provocations ».

De son côté, l’AFC/M23 affirme que Kinshasa poursuit « ses manœuvres militaires offensives » en vue d’« un conflit à grande échelle », malgré la signature de la Déclaration de principes le 19 juillet à Doha. Le mouvement rebelle cite d’importants mouvements de troupes et de matériels militaires dans plusieurs localités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ainsi qu’à Uvira, où il dit avoir observé l’accostage de « deux navires militaires transportant 1 125 combattants ». L’AFC/M23 accuse le gouvernement de « compromettre le processus de paix » et affirme rester en « état d’alerte maximale ».

Ces échanges de communiqués interviennent dans un contexte d’impasse diplomatique. Les discussions directes prévues le 8 août à Doha entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23 n’ont pas eu lieu. Selon la médiation qatarie, les deux parties « continuent de travailler » à la mise en œuvre de la Déclaration de principes, notamment sur la création d’un mécanisme, avec la participation de la Croix-Rouge internationale, pour l’échange de prisonniers. Ce point, qui devait être réglé avant le 29 juillet, bloque la suite du processus. Kinshasa et l’AFC/M23 s’étaient engagés à libérer réciproquement leurs détenus avant d’entamer une nouvelle phase de négociations. 

La semaine dernière, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a renouvelé son appel à toutes les parties aux conflits dans l'Est de la RDC pour qu'elles protègent les civils et respectent toutes leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme. Dans une déclaration faite mercredi 6 août à Genève en Suisse, il a également exhorté toutes les parties à la déclaration de principes récemment signée à s'engager de bonne foi dans le processus de paix et à agir avec détermination pour mettre fin aux cycles de violence récurrents.

Clément MUAMBA