RDC-Ituri : le député Gratien Iracan demande la révocation du gouverneur militaire déjà rappelé à Kinshasa et une enquête sur les massacres des civils

Gratien Iracan
Le député national Gratien de Saint-Nicolas Iracan

Le député national Gratien de Saint Nicolas Iracan a adressé un rapport circonstancié au Président Félix-Antoine Tshisekedi dénonçant de graves violations des droits humains commises entre juin et juillet 2025 dans le territoire de Djugu, province de l’Ituri, sous état de siège depuis cinq ans.

Selon l’élu de Bunia, ces crimes, ciblant principalement les membres de la communauté Hema, incluent massacres de civils, exécutions sommaires, pillages, incendies, déplacements forcés et autres exactions relevant de crimes contre l’humanité. Il affirme que ces attaques se sont produites à proximité de positions des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la MONUSCO, sans intervention, et évoque même des complicités présumées avec le groupe armé CODECO.

M. Iracan accuse le gouverneur militaire, le général Johnny Luboya Nkashama, de manquement grave à son obligation de protéger les civils et réclame son limogeage immédiat, sa mise en accusation, ainsi que l’arrestation des commandants d’unités présents dans les zones attaquées. 

Selon son enquête, l'élu de Bunia dénombre huit violations que le gouverneur militaire de l'Ituri aurait commises: 

  • Atteintes à l'intégrité physique et à la dignité humaine; 
  • Utilisation excessive ou illégale de la force par des forces armées régulières;
  • Violations du droit à la sécurité et à la protection contre la violence; 
  • Violations du droit à un recours effectif et à la justice; Atteintes aux droits économiques et sociaux; 
  • Atteintes aux droits des femmes et des enfants; 
  • Violations du droit à la vérité et à la mémoire. 

Il demande aussi l’ouverture d’une enquête indépendante nationale et internationale.

« L’Ituri ne peut rester un cimetière à ciel ouvert sous le regard passif de l’État », avertit le député, appelant à un dispositif sécuritaire crédible et à la restauration de la confiance entre civils et militaires.