65 ans d'indépendance: “On peut courir d’accord en accord, sans la résolution des problèmes internes par le dialogue inclusif, la crise demeurera”(D. Sesanga)

Delly Sesanga
Delly Sesanga, opposant et Président national du parti envol

Alors que l'Accord de paix de Washington entre le Rwanda et la RDC, signé le 27 juin 2025, vient s’ajouter à une longue série d’engagements diplomatiques censés ramener la stabilité dans l’Est de la République démocratique du Congo, l’opposant  Delly Sesanga, élève la voix pour dénoncer ce qu’il qualifie de “fuite en avant diplomatique”.

Dans une déclaration faite à l'occasion de la célébration de 65 ans d'indépendance, le Président national du parti Envol, remet en cause l’efficacité de ces traités de paix successifs, de Lusaka en 1999 à Addis-Abeba en 2013, en passant par les multiples feuilles de route sous-régionales.

“Depuis plus de deux décennies, la RDC a signé au moins dix accords de paix. Et pourtant, la paix reste plus que jamais précaire, fragile. Le cycle des conflits ne s’est jamais véritablement arrêté”, fustige-t-il.

Pour Delly Sesanga, la quête de sécurité extérieure ne peut continuer à masquer l'instabilité interne qui ronge le pays. À ses yeux, “la paix extérieure seule ne fera que taire temporairement les bruits des armes”, sans pour autant éradiquer les causes profondes de la crise. 

“Il n’y a pas de paix durable sans justice, sans liberté. La sécurité se noue dans la stabilité politique interne”, insiste-t-il.

Il prône un sursaut national. Il en appelle à un dialogue inclusif, à l’image de celui de Sun City en 2002, pour refonder la République sur des valeurs partagées : la liberté, la justice, le travail et la prospérité pour tous.

“On peut courir d’accord en accord, sans la résolution des problèmes internes par le dialogue, la crise demeurera”, prévient-il.

Reconcentrer les efforts sur les vrais problèmes des congolais

Delly Sesanga appelle à recentrer le débat sur la responsabilité collective des Congolais. Il plaide pour une refondation du pacte national entre les différentes forces vives de la nation – partis politiques, société civile, communautés locales et diaspora – afin de dégager une vision commune pour la stabilité, la justice sociale et le développement.

“Pendant combien de temps encore nos compatriotes à l’Est comme ailleurs devront-ils souffrir la misère, la violence aveugle, la justice partiale ou la peur permanente ?”, s’interroge-t-il avec gravité.

Selon lui, seule une action politique concertée et responsable permettra de briser le cycle des conflits et de réconcilier durablement le pays avec lui-même.