Depuis début avril, une accalmie relative est observée à Walikale Centre, chef-lieu du territoire de Walikale, favorisant une timide reprise des activités socio-économiques et le retour d'environ 20% de la population, a indiqué lundi le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Dans ce rapport couvrant la période du 1er au 15 avril 2025, OCHA rapporte que la persistance des affrontements armés dans plusieurs localités du territoire de Walikale. Le 13 avril, des groupes armés se sont affrontés dans les villages de Kashebere et Kibati (axe Kibua-Nyabiondo), occasionnant de nouveaux déplacements de population, jusque-là non encore évalués.
"Ces violences font suite à celles qui ont provoqué le déplacement de plus de 4 000 personnes entre le 30 mars et le 2 avril sur les axes Walikale Centre, Kampala et Nyasi. Ces déplacés ayant, pour la plupart, trouvé refuge à l'hôpital général de référence de Walikale ou dans plusieurs villages du secteur des Wanianga, survivent dans des conditions extrêmement précaires, avec des besoins urgents en vivres, abris, soins de santé et protection", renseigne OCHA.
Territoire de Masisi
Entre le 1er et le 8 avril, des groupes armés se sont affrontés dans Masisi Centre, chef-lieu du territoire de Masisi, entraînant d'importants mouvements de population. Ces violences ont fait au moins 10 morts et 8 blessés pris en charge à l'Hôpital Général de Masisi, désormais saturé. Ces combats se sont poursuivis les 11 et 12 avril dans les groupements Banyungu et Buabo, occasionnant le déplacement de plus de 77 000 personnes.
"Plus de 47 000 personnes (7 863 ménages) en provenance des villages de Miandja, Kalungu, Nyabiondo, Kaandja (dans le groupement Banyungu) et Kashebere (dans le territoire de Walikale). Ces personnes se sont déplacées vers des zones jugées plus sûres, notamment Lwibo, Bikunche et Muroba, dans le groupement Buabo. En revanche, 30 000 autres personnes (5 000 ménages) se sont déplacées des villages de Kilambo, Bulwa, Butambo, Kihuma, dans le groupement Buabo, vers la localité de Mafuo ; d’autres sont partis dans la brousse.
Territoire de Beni
Selon le bulletin de OCHA, le territoire de Beni reste sous la menace persistante d’attaques de combattants ADF. Les 11 et 12 avril, 11 corps sans vie ont été retrouvés à Mulindi et Mayangose dans la zone de santé d’Oicha. Ces personnes auraient été enlevées dans leurs champs le 2 avril dans la zone agricole de Mayangose (10 km au nord-est de Beni).
"En réponse à cette attaque, la coalition des forces armées congolaises (FARDC) et ougandaises (UPDF) a intensifié ses opérations militaires dans la région. Les autorités ont instauré des mesures de sécurité strictes, exigeant notamment que les agriculteurs locaux se fassent identifier et signalent leurs déplacements dans les environs de Mayangose", souligne le rapport.
La province du Nord-Kivu est en proie à l'insécurité et aux violences depuis maintenant plusieurs décennies. Depuis la résurgence de la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda, une grande partie des provinces du Nord et Sud-Kivu sont entre les mains des rebelles.
Clément MUAMBA