RDC-Rwanda : "Nous devons faire en sorte que le processus actuel soit un succès permettant une sortie de crise efficace, sincère et pérenne", plaide la France à l'ONU

Le Représentant permanent de la France auprès des Nations unies, Jérôme Bonnafont appelle le Conseil de sécurité de l'ONU à s'impliquer pour la réussite de l'accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda sous la médiation des États-Unis. Intervenant au conseil de sécurité de l'ONU, l'ambassadeur Jérôme Bonnafont a réaffirmé l'engagement constant de son pays en faveur de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo et en faveur de la paix et la stabilité dans toute la région des Grands Lacs.

"Plusieurs accords de paix dans la région ont échoué par le passé, nous devons faire en sorte que le processus actuel soit un succès permettant une sortie de crise efficace, sincère et pérenne. Une nouvelle fois, nous saluons les avancées de la RDC et du Rwanda pour trouver un accord et je salue la présence des délégations de la RDC et du Rwanda à cette table aujourd'hui pour évoquer cette question. Il n'y a pas de solution militaire au conflit dans les Grands Lacs, nous espérons que chacun va se montrer à la hauteur de cette ambition, ce conseil doit continuer à les encourager,il devra dans les prochains mois restez attentif au suivi de l'accord et au respect des engagements pris et contribuer à ces modalités de vérification y compris via à l'action de la Monusco", a recommandé vendredi 27 juin Jérôme Bonnafont, représentant permanent de la France à l'ONU.

La France salue ce qu'elle considère comme avancée et encourage les signataires qui font preuve de courage politique. Il revient au Conseil d'encourager cette dynamique avec l'accompagnement de la Monusco, souligne l’ambassadeur français.

"La signature de l'accord de paix doit se traduire par des progrès concrets et visibles sur le terrain. Celà commence par une cessation des hostilités qui soient vérifiées et respectées, cela passe par la réouverture de l'aéroport de Goma pour permettre un accès humanitaire complet sûr et sans entrave celà suppose enfin des avancées tangibles pour mettre en œuvre la résolution 2773 qui continue de s'appliquer dans toutes ses dimensions. Cette exigence vaut pour le retrait des forces de défense rwandaises hors du territoire congolais, l'arrêt du soutien aux groupes armés et la neutralisation des FDLR. Il est essentiel que la Monusco retrouve sa pleine capacité d'actions pour exercer son mandat de protection des civils, par sa présence et ses capacités, elle est en mesure d'accompagner la mise en œuvre de l'accord, les pressions à son encontre doivent prendre fin de même que les entraves à sa liberté des mouvements", a martelé le diplomate.

Le diplomate français a rassuré quant à l'accompagnement de son pays aux initiatives de paix en cours. Aussi, il a encouragé les initiatives de la société civile en vue de la tenue d'un dialogue national.

Obtenu sous les auspices de l'administration Trump, cet accord comprend des dispositions sur le respect de l'intégrité territoriale et l'interdiction des hostilités ; le désengagement, le désarmement et l'intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques ; la mise en place d'un Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité intégrant le CONOPS du 31 octobre 2024 ; la facilitation du retour des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur du pays, ainsi que l'accès humanitaire ; et un cadre d'intégration économique régionale.

Dans le cadre de la coordination continue entre les efforts de facilitation des États-Unis d'Amérique et de l'État du Qatar, ce dernier a participé à ces discussions afin d'assurer la complémentarité et l'harmonisation des initiatives des deux pays visant le dialogue et la paix dans la région. La RDC et le Rwanda ont exprimé leur gratitude pour les précieuses contributions et les efforts conjoints des États-Unis et du Qatar, en tant que partenaires, pour promouvoir une résolution pacifique.

Clément MUAMBA