Un animal sauvage non encore identifié inquiète profondément les habitants de nombreux villages et des localités du groupement Manzia, dans la chefferie des Baswagha (territoire de Lubero). Depuis début avril, au moins 25 chèvres ont été tuées et deux autres blessées dans des attaques nocturnes qui déstabilisent les éleveurs de cette région déjà fragilisée par les conflits armés.
Selon des témoignages recueillis par ACTUALITÉ.CD, ces attaques sont déjà signalées notamment dans les villages de Ngina, Vusa et Sebwe. Le dernier incident en date remonte à ce mardi 6 mai dans les environs du village Itendi où l’animal a de nouveau dévoré plusieurs autres chèvres.
« Dans la localité d'Itendi, vers Ngina et Vusa, le week-end dernier, un animal a mangé des chèvres dans la brousse. Cet animal déchire les ventres des chèvres et mange tout ce qui se trouve à l'intérieur, comme les intestins, et il consomme la chèvre en entier. Hier, mardi, on m'a encore alerté que cet animal avait encore mangé une autre chèvre, toujours à Itendi. Voilà le problème que nous avons actuellement. L'État, le gouvernement, le chef coutumier et les notables doivent s'entraider pour appeler la population à se mettre hors de danger face à cet animal. Il est surtout important que les habitants puissent faire sortir leurs chèvres de la brousse, et que nous nous rassemblions pour trouver une solution à ce problème », témoigne Vulizu Makelele, président de la société civile d’Itendi.
Les habitants des villages touchés par cette situation lancent un cri d’alarme aux autorités civiles, administratives et coutumières, afin d’agir sans délai pour neutraliser la menace qui met en péril la survie des communautés locales. La population locale vit dans la peur et redoute que ces attaques se multiplient si rien n’est fait. Des initiatives communautaires de surveillance ont été mises en place, mais elles restent limitées face à un animal inconnu au comportement inhabituel et difficile à repérer.
Les entités meurtries sont proches du parc des Virunga. Contactée par ACTUALITÉ.CD ce mercredi 7 mai, la direction de communication du parc déclare ne pas encore informée officiellement de ces incidents. Son chargé de communication, Bienvenu Bwende, a toutefois assuré que les informations seront transmises aux conservateurs pour vérification et éventuelle investigation.
Ces pertes touchent particulièrement des familles qui, après avoir tout perdu lors des incursions des rebelles des Allied Democratic Forces (ADF), tentent de se relever grâce à l’élevage.
Josué Mutanava, à Goma