Kinshasa: nouvelle grille tarifaire de transport en commun, va-t-elle être respectée?

Boulevard du 30 juin à Kinshasa
Boulevard du 30 juin à Kinshasa

Le gouvernement provincial de Kinshasa par le biais du ministère des Transports et mobilité urbaine a rendu public ce mardi 07 janvier 2024 l'arrêté portant sur la nouvelle grille tarifaire pour le transport en commun pour les bus, minibus et taxis-bus sur toute l’étendue de la capitale congolaise. 

Cet arrêté fixe le montant à payer par les passagers pour tous les déplacements suivant les différents itinéraires. Cette mesure du gouvernement Daniel Bumba vise à mettre fin au désordre constaté dans ce secteur, notamment la fixation des prix de transport selon le " vouloir" des chauffeurs et receveurs mais aussi le phénomène " demi-terrain".

Dans cet arrêté, l'on peut noter que du Marché de la liberté, Kingasani ( Pascal), Kingasani ya suka à Mikonga/Bibwa 500 FC ; Kinkole commune 1000 FC ; N'sele 1500 FC ; Maluku 2000 FC ; Menkao 2000 FC. À partir du marché Central à Kingasani ya Suka 1500 FC ; Kimbanseke 1500 FC ; Ndjili Sainte Thérèse 1000 FC ; Masina Petro Congo 1000 FC ; Matadi Kibala 2000 FC.  Du centre ville ( Gare Centrale) à Inter Gombe 1000 FC ; Rond Point Assanef 1000 FC ;  Bon Marché 1000 FC ; Victoire 1500 FC ; Masina Petro Congo 2500 FC ; Ndjili Sainte Thérèse 2500 FC; Kingasani II 2500 FC.

Pour faire respecter la nouvelle grille tarifaire, le gouverneur a pris dans le même arrêté, une série de mesures. Notamment : l'Affichage obligatoire à l’intérieur du véhicule des tarifs et des itinéraires en lettre d'au moins 10Cm de hauteur ; le passager ne doit payer que le prix fixé par l’arrêté du gouverneur; Interdiction pour le conducteur d’embarquer des personnes dans le coffreInterdiction formelle pour le conducteur de taxi d’embarquer plus de quatre personnesInterdiction pour le conducteur de recourir aux pratiques de sectionnement d’itinéraires (demi-terrain, abonnés, Solola bien ou direct). Selon le même document, tout conducteur contrevenant qui dérogera à ces nouvelles règles sera puni d’une amende de 50 à 100 dollars.

(Re) Lire : Transport à Kinshasa : la grille tarifaire de l'hôtel de ville bafouée, misère pour la population

La nouvelle grille tarifaire entre en vigueur mais il reste à savoir si les chauffeurs seront satisfaits ou appliqueront cette nouvelle grille tarifaire. Bien avant, l'arrêté du Gouverneur de la Ville-Province de Kinshasa numéro SC/0104/CAB/GVK/GNM/LEM/2023 du 22 mars 2023 a existé mais son application a posé d'énormes problèmes. Malgré les menaces des autorités provinciales, les prix ont continué de fluctuer en fonction des heures et des zones, exacerbant le désarroi de la population. Les chauffeurs ont toujours justifié la hausse des prix des transports à la suite des mauvais états des routes dans la ville province de Kinshasa.

À l'heure actuelle, Kinshasa n'a plus de routes totalement praticables. Des efforts du gouvernement provincial pour répondre à la situation peinent à porter du fruit. À titre illustratif, vu l'état délabré de la route Kabambare, les chauffeurs font payer aux habitants du quartier Bon Marché ( Barumbu ) 1500 FC par taxi pour se rendre au Rond Point des Huileries ( vice-versa ) alors que la nouvelle grille tarifaire fixe le trajet à 500 FC un écart qui peut être difficilement accepté par les chauffeurs.

Lors de la clôture de la session ordinaire de septembre, le président de l'Assemblée provinciale de Kinshasa (APK), avait vivement critiqué l'état du secteur des transports à Kinshasa. Lévi Mbuta avait dénoncé le désordre régnant dans ce secteur, où chauffeurs et receveurs fixent les tarifs à leur guise, en violation des récentes mesures du gouvernement central sur la baisse du prix du litre de carburant à la pompe. Dans son discours, l'élu de la circonscription de la N’sele avait interpellé le gouverneur de la ville-province de Kinshasa pour qu’il prenne des mesures urgentes afin de rétablir l’ordre dans ce secteur et alléger les souffrances des Kinois.

A Kinshasa, les transports en commun sont un défi quotidien pour des millions de résidents. Avec des infrastructures mal entretenues et une population en constante croissance, les déplacements quotidiens sont souvent longs et éprouvants. À cela s'ajoutent les embouteillages monstres et la hausse injustifiée des tarifs, qui pèsent lourdement sur les habitants.

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Clément MUAMBA