L'état du secteur des transports à Kinshasa a été vivement critiqué par le président de l'Assemblée provinciale de Kinshasa (APK), Lévi Mbuta, lors de la clôture de la session ordinaire de septembre. L'élu de la circonscription de la N’sele a dénoncé le désordre régnant dans ce secteur, où chauffeurs et receveurs fixent les tarifs à leur guise, en violation des récentes mesures du gouvernement central sur la baisse du prix du litre de carburant à la pompe.
« La mort dans l'âme, permettez-moi de vous exprimer mon ressenti en tant qu'habitant de la ville de Kinshasa par rapport à ce que vivent les Kinois et Kinoises en matière de transport. Nos électeurs sont inquiets et se demandent ce que font les autorités de la ville de Kinshasa dans ce secteur pourtant vital. Hélas, elles ont abdiqué et, comme la nature a horreur du vide, ce sont les chauffeurs de taxis, de bus, et leurs receveurs qui imposent leurs propres lois, fixant des prix abusifs. C’est un spectacle désolant », a déploré Lévi Mbuta, lundi 30 décembre 2024.
Il a également dénoncé la pratique dite des « demi-terrains », consistant à fractionner les trajets pour multiplier les paiements, en dépit de la réduction des prix du carburant décidée par le gouvernement central.
Dans son discours, Lévi Mbuta a interpellé le gouverneur de la ville-province de Kinshasa pour qu’il prenne des mesures urgentes afin de rétablir l’ordre dans ce secteur et alléger les souffrances des Kinois. Il a notamment insisté sur le respect de l'arrêté provincial fixant les tarifs des transports en commun, pris en mars 2023.
« Nous devons reconnaître que ce que vivent les Kinois et Kinoises est un désordre innommable qui exige des mesures urgentes et efficaces. Le transport urbain constitue un véritable calvaire pour les habitants de cette ville », a-t-il ajouté.
À Kinshasa, les transports en commun sont un défi quotidien pour des millions de résidents. Avec des infrastructures mal entretenues et une population en constante croissance, les déplacements quotidiens sont souvent longs et éprouvants. À cela s'ajoutent les embouteillages monstres et la hausse injustifiée des tarifs, qui pèsent lourdement sur les habitants.
Malgré une circulaire tarifaire officielle datant de mars 2023, les prix continuent de fluctuer en fonction des heures et des zones, exacerbant le désarroi de la population. Les Kinois espèrent que les autorités prendront rapidement des mesures pour soulager leur quotidien.
Clément MUAMBA