Le Tribunal Militaire Garnison de Butembo a ouvert ce lundi 30 décembre, en audience foraine, le procès de 23 militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Ces soldats, arrêtés en décembre, sont accusés de plusieurs infractions graves commises dans le cadre des affrontements opposant les FARDC au M23, soutenu par l’armée rwandaise, dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu.
Les audiences se déroulent dans la commune de Lubero, chef-lieu du territoire éponyme, à une cinquantaine de kilomètres des lignes de front. Les prévenus sont poursuivis pour des accusations allant de la dissipation de munitions de guerre à la tentative de viol, en passant par des cas de vol, perte d’armes, violation des consignes et meurtre de civils.
Lors de cette première audience, la justice militaire a procédé à l’identification des accusés. Le lieutenant-colonel Mak Hazukay, chargé de communication et de sensibilisation du secteur opérationnel Sokola 1 Grand Nord, a qualifié ce procès de « pédagogique ».
« Ces militaires, au lieu de défendre le front à Limbongo et Matebe, ont commis des actes qui déshonorent l’armée : pillages, vols, viols et tirs intempestifs. Chaque nuit, on assistait à des rafales de balles tirées par des soldats ayant abandonné leur poste », a-t-il déclaré.
Ce procès, selon lui, vise à rappeler l’importance de la discipline dans l’armée : « La justice militaire ne se fatiguera pas. Ceux qui fuient ou se comportent de manière indigne seront punis. Derrière chaque unité engagée, il y a une justice militaire pour corriger les écarts. »
En juillet dernier, un procès similaire avait été organisé à Lubero, au cours duquel plusieurs militaires avaient été condamnés, notamment pour lâcheté devant l’ennemi. Ces condamnations avaient également visé des soldats impliqués dans des pillages et des pertes d’armes.
Le lieutenant-colonel Hazukay a tenu à rappeler que ces comportements ne sont pas le fait de la hiérarchie militaire : « Ce ne sont pas les commandants qui envoient les militaires voler ou tirer de manière anarchique. Ces procès montrent que l’armée ne tolère pas ces dérives. »
Alors que les combats contre le M23 se poursuivent dans le Nord-Kivu, ce procès est perçu comme une tentative des autorités militaires de rétablir la discipline et de restaurer la confiance de la population envers les FARDC.
Les audiences à Lubero devraient se poursuivre dans les jours à venir, avec des sanctions attendues pour décourager toute récidive et renforcer la responsabilité au sein des rangs militaires.