Dialogue Gouvernement-organisations professionnelles des employeurs en RDC : vers un ajustement du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG)

1
Des billets des Francs congolais. Ph. Droits tiers.

La question relative aux ajustements du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) a été abordée lors de la 24ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 29 novembre 2024 à Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika. Dans sa note d'information, Ephraim Akwakwa, ministre du Travail et de l’Emploi, a révélé qu’il avait amorcé le dialogue avec les organisations professionnelles des employeurs et des travailleurs en vue d'examiner les possibilités d'ajuster le SMIG, fixé depuis 2018 à 5 USD/jour par décret y relatif.

"Ainsi, les travaux de la commission tripartite chargée du suivi de l'application du SMIG sont en cours depuis le 8 octobre 2024. À ce stade, les représentants du gouvernement, des employeurs et des travailleurs ont approuvé à l'unanimité et de manière consensuelle la nécessité et l'urgence d'ajuster le SMIG actuel, qui ne répond plus à la réalité économique, afin d'améliorer le pouvoir d'achat de la masse laborieuse et de maintenir la paix sociale, telles que voulues par le Président de la République", rapporte le compte rendu de la réunion.

Pour faire avancer les travaux, Ephraim Akwakwa, ministre du Travail et de l’Emploi, a proposé aux partenaires sociaux des options permettant d’ajuster le SMIG :

"Il s'agit, entre autres, de l'application de 3 % d'augmentation linéaire sur le SMIG 2018 jusqu’en 2024 ; de l'indexation du SMIG de 5 USD aux taux actuels ; de la révision du SMIG actuel en tenant compte du panier de la ménagère et de l'indice de consommation. Les organisations professionnelles d'employeurs et de travailleurs ont sollicité un délai de trois semaines pour poursuivre leurs consultations en bipartite en vue d’apporter à la commission une proposition consensuelle d’une tension salariale pour une application aisée du SMIG dans tous les secteurs", ajoute le compte rendu de la réunion.

Au regard de la conjoncture économique actuelle, le décret n°18/017 du 22 mai 2018, portant fixation du nouveau SMIG et signé à l'époque du Premier ministre Bruno Tshibala, est désormais en déphasage avec les réalités économiques. Ce décret avait pour objet d’ajuster le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), les allocations familiales minimales et la contre-valeur du logement.

Son article 2 révèle que le taux journalier du SMIG est fixé à 7 075 FC (francs congolais, sept mille soixante-quinze) pour le travailleur manœuvre ordinaire. Le taux du SMIG fixé à l’article 2 du présent décret était payé à partir du 1er janvier 2018 en trois paliers :

  • 2 358,33 FC payables à partir du 1er janvier 2018, selon l’annexe ;
  • 4 716,66 FC payables à partir du 1er juillet 2018, selon l’annexe ;
  • 7 075,00 FC payables à partir du 1er janvier 2019, selon l’annexe.

En ce qui concerne particulièrement les secteurs agro-industriel et pastoral, le taux du SMIG fixé à l’article 2 du présent décret était payé en quatre paliers, de la manière suivante :

  • 1 768,75 FC payables à partir du 1er janvier 2018, selon l’annexe ;
  • 3 537,50 FC payables à partir du 1er juillet 2018, selon l’annexe ;
  • 5 306,25 FC payables à partir du 1er janvier 2019, selon l’annexe ;
  • la totalité de 7 075,00 FC payables à partir du 1er juillet 2019, selon l’annexe.

Clément Muamba