Kisangani : tensions à la division des affaires foncières suite à la réhabilitation controversée de deux chefs suspendus

Rond-point Sikoti à Kisangani
Rond-point Sikoti à Kisangani

Depuis le lundi 14 octobre 2024, la division provinciale des affaires foncières connaît une ambiance inhabituelle. Certains agents s'opposent à la réhabilitation des deux chefs de division suspendus par l'ancienne gouverneure de province, tandis que d'autres la soutiennent. Il s'agit de Peter Mondonga et de Pado Madwali, suspendus il y a plus de trois mois. Deux groupes d'agents et cadres s'affrontent aux installations de la division provinciale des affaires foncières, et les portes des bureaux sont restées fermées. Grâce à l'intervention des éléments de la police, des gaz lacrymogènes ont été lancés et des coups de feu tirés en l'air pour disperser les manifestants. Aucune perte en vies humaines n'a été enregistrée lors de ces affrontements.

"Je m'appelle Christian Elonga, agent à la division des affaires foncières. Nous manifestons pour protester contre la décision du gouverneur de réhabiliter Pado Madwali, conservateur, et Peter Mondonga, chef de cadastre de Kisangani-Nord. Ce dernier avait été suspendu et mis à la disposition de la justice. Sa gestion était chaotique, marquée par un autoritarisme excessif, la monétisation de sa signature et des accusations de harcèlement sexuel. Sous sa gestion, les clients ont perdu confiance en nos services. C'est lui qui avait induit en erreur l'ancienne gouverneure de la province de la Tshopo pour la signature des contrats de la concession de CAP CONGO SARL, un dossier qui a endeuillé plusieurs familles dans la commune de Lubunga. Nous ne voulons plus de lui", a déclaré cet agent trouvé à la division provinciale des affaires foncières.

Selon Salumu bin Salumu, également de la division provinciale des affaires foncières, "le gouverneur de province a déjà signé l'arrêté de réhabilitation de ces deux chefs de division suspendus, et les agents doivent respecter cet arrêté plutôt que de protester".

Pour le chef de la division provinciale de la fonction publique, assumant l'intérim du ministre provincial de la fonction publique, Simon Simbo, "lorsqu'il y a suspension dans un service de l'État, quelle que soit la durée, elle finit par être levée. Nous avons installé les deux chefs de division. Les agents ne doivent pas remettre en cause l'arrêté du gouverneur de province. Actuellement, c'est la justice qui doit s'occuper de l'inventaire des matériels et de l'ouverture des portes des bureaux fermés par certains agents. Quant au dossier à l'origine du conflit foncier intercommunautaire dans la commune de Lubunga, je ne peux ni confirmer ni infirmer. Ce que je sais, c'est que le gouverneur n'a pas pris cette décision de manière hasardeuse, c'est après examen. Je demande aux agents de respecter la décision du gouverneur au lieu de se comporter en gangsters", a souligné le ministre provincial par intérim de la fonction publique de la Tshopo.

Selon des sources concordantes, la police a arrêté six jeunes qui ne seraient pas des agents de la division des affaires foncières de Kisangani Sud. Ils seraient venus pour forcer l'installation des deux chefs de division. Pendant leur intervention, ils ont menacé les agents de cette division provinciale, armés de calibres 12. Pour la majorité des agents, les deux chefs de division ne doivent pas être réhabilités, et le gouverneur est appelé à revoir sa décision et à nommer d'autres responsables. Les portes des bureaux sont restées fermées jusqu'à ce mardi, et les deux réhabilités n'ont pas encore pu accéder à leurs bureaux malgré la remise et reprise.

De Kisangani, Gabriel Makabu