Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France au Conseil de sécurité des Nations-Unies a une nouvelle fois appelé à une mobilisation générale de la communauté Internationale autour de la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire en cours dans la partie Est de la RDC.
Dans son intervention, lundi 30 septembre 2024, devant le Conseil de sécurité, qui examinait la situation de la RDC, le représentant d'Emmanuel Macron a révélé que cette année son pays contribue à hauteur de 22 millions d'euros pour répondre à la crise humanitaire en cours en RDC.
" Ne laissons pas la crise dans l'Est de la RDC devenir une crise oubliée. Tous les efforts doivent être entrepris pour mettre fin à la crise humanitaire, permettre l'accès aux populations vulnérables et assurer la protection des travailleurs humanitaires. La France appelle à une poursuite de la mobilisation de la communauté internationale pour répondre à ce besoin aujourd'hui largement sous-financé. Elle y prend toute sa part en appuyant la réponse humanitaire à hauteur de plus de 22 millions d'euros cette année ", a déclaré Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France au Conseil de sécurité des Nations-Unies dans son intervention.
Le diplomate français a également évoqué l'importance des sanctions pour avoir plus d'impact sur le terrain.
" La France appelle aussi à mettre un terme aux violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire commises par les groupes armés. Ces exactions largement documentées doivent cesser de même que tout soutien apporté à ces groupes. La France salue le travail du comité des sanctions 1533 et de son panel d'experts, des sanctions restent un outil précieux pour avoir un impact sur le terrain ", a ajouté le diplomate français.
Pour la France, la solution politique est plus que jamais indispensable pour parvenir à une résolution durable du conflit. Son représentant à l'ONU a salué la médiation conduite par l'Angola et le président Joao Lourenço et rappelle que le récent cessez-le-feu est un pas dans la bonne direction, il doit être respecté.
" La France soutient ce processus et tous les efforts régionaux en vue de renouer le fil du dialogue. Le président de la République Emmanuel Macron est personnellement impliqué et évoque régulièrement la situation avec les présidents Félix-Antoine Tshisekedi et Paul Kagame. Nous devons tous nous mobiliser pour soutenir les efforts de l'Angola et poursuivre et pousser les parties vers un accord ", a-t-il souhaité dans son intervention.
Et de poursuivre :
" Nous souhaitons que ceci conduise rapidement à des avancées concrètes s'agissant du retrait, du cantonnement et du désarmement des forces M23 et Rwandaises ainsi que du plan de démantèlement des FDLR afin de restaurer la confiance entre les parties. Il y a urgence tant pour les populations victimes de cette crise et pour permettre à la RDC de retrouver sa pleine souveraineté et son intégrité territoriale ".
Ces dernières semaines, l'Angola a intensifié ses efforts pour le retour de la paix dans l'Est de la RDC. C'est dans ce cadre que le Président angolais, João Lourenço, a eu une longue conversation téléphonique avec son homologue rwandais, Paul Kagame, jeudi dernier dans le cadre des efforts diplomatiques visant à résoudre la crise sécuritaire persistante en RDC. Cette initiative s'inscrit dans la continuité des actions menées par l'Angola pour apaiser les tensions dans l'est de la RDC, où des affrontements persistent entre les forces gouvernementales et divers groupes armés, dont le M23.
Sur terrain, il se constate le statu quo où les rebelles du M23 soutenus par Kigali occupent toujours une grande partie des territoires de la province du Nord-Kivu avec comme ambition d'étendre sa zone d'influence au-delà de la province du Nord-Kivu. Kinshasa qui croît toujours à la résolution de la crise par voie diplomatique attend l'abandon du soutien de Kigali au M23 et le retrait des troupes Rwandaises du territoire Congolais.
Clément MUAMBA