Lors de la deuxième édition du Forum des Organisations Féminines de la Société Civile clôturée le 07 septembre à Matadi, le Parlement des femmes a lancé un appel pour une réforme en profondeur du Fonds National des Réparations des Victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité (FONAREV).
Patricia Matondo, présidente nationale du parlement des femmes a souligné que le mandat actuel du FONAREV ne couvre pas l'ensemble des victimes de violences sexuelles, laissant un grand nombre de femmes sans accès à une réparation adéquate.
Elle a rappelé que si le FONAREV joue un rôle crucial dans la prise en charge des victimes de violences sexuelles liées aux conflits armés, il existe un vide juridique et pratique pour les nombreuses femmes victimes de violences sexuelles dans un contexte de criminalité ordinaire, comme les viols collectifs ou les violences domestiques. “Ces femmes, souvent traumatisées et démunies, ont besoin d'un soutien psychologique, médical et économique tout aussi urgent”.
Pour remédier à cette situation, le Parlement des femmes a formulé plusieurs recommandations, notamment:
- Élargir le champ d'action du FONAREV : Il est essentiel de revoir le cahier des charges du FONAREV afin d'inclure toutes les formes de violences sexuelles, qu'elles soient liées à un conflit armé ou non
- Renforcer les capacités du FONAREV : Le fonds doit être doté des moyens nécessaires pour mieux répondre aux besoins spécifiques de chaque victime, en particulier en matière de soutien psychologique et de réinsertion socio-économique
- Améliorer la coordination : Le FONAREV doit renforcer sa collaboration avec les autres acteurs de la société civile, les institutions étatiques et les services sociaux pour assurer une prise en charge globale et cohérente des victimes
- Augmenter les financements : Le gouvernement doit allouer des ressources suffisantes au FONAREV pour lui permettre de mener à bien sa mission et de répondre à la demande croissante
Ces recommandations s'inscrivent dans un contexte marqué par une recrudescence des violences sexuelles en RDC, notamment dans les zones en proie à l'insécurité, note Patricia Matondo . Pour elle, une prise en charge plus globale et inclusive des victimes est non seulement une question de justice, mais aussi un moyen de lutter contre l'impunité et de favoriser la guérison des survivantes.
Nancy Clémence Tshimueneka