Le ministère public a requis une peine de 20 ans de prison contre le pasteur Pierre Kasambakana, chef de l'église primitive en RDC, accusé de harcèlement sexuel, de mariage forcé et d’atteinte aux mœurs. Il a également demandé la fermeture de son église située sur l’avenue Kabinda à Lingwala, Kinshasa.
La partie civile espère une condamnation sévère pour le pasteur. Cependant, les avocats de la défense affirment qu'il n'y a jamais eu de viol, soutenant que la prétendue victime est majeure, et nient également toute notion de mariage forcé. Ils plaident pour l'acquittement de leur client.
Au Tribunal de Grande Instance de Gombe, l’affaire a été prise en délibéré, et le verdict est attendu pour le 7 juin 2024.
Pierre Kasambakana a été arrêté à Kinshasa le 8 janvier 2024, après son douzième mariage à Moanda, dans la province du Kongo Central. Mabiala Nzuzi, père de la présumée victime, a également été arrêté. Tous deux avaient été transférés à la prison centrale de Makala.
L’affaire a éclaté après la publication d’une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, montrant le pasteur prenant en mariage une prétendue mineure à Moanda. Cette vidéo a suscité une vive réaction de la part de plusieurs mouvements de défense des droits des femmes, qui ont appelé à des poursuites judiciaires contre Pierre Kasambakana.
Plusieurs organisations de défense des droits des femmes, telles que la Synergie des femmes dynamiques pour le développement intégral (SYFEDDI) et l'Association congolaise des femmes de la presse écrite (Acofepe), avaient salué l’arrestation de Pierre Kasambakana. Elles demandent toujours que justice soit rendue et que des mesures soient prises pour empêcher la répétition de tels actes.
"Nous demandons à la justice de mener des enquêtes approfondies pour déterminer l'âge de la fille concernée, libérer les autres filles retenues sous son toit et punir les responsables de ces actes", avait déclaré, sur ACTUALITE.CD, Grace Israella Kangundu, coordonnatrice de l'Acofepe.
Le cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) avait également insisté sur la nécessité d’interpeller tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à cette affaire. Une marche de protestation est prévue ce jeudi 25 janvier à Kinshasa, sous le thème « La place de la jeune fille est à l’école », pour dénoncer les mariages forcés et précoces.
Les militantes des organisations de défense des droits des femmes, telles que l'Alliance Internationale des Femmes Avocates (AIFA) et la CNDH, ont également organisé une marche pour protester contre l’union de Pierre Kasambakana avec Meda Mabiala, considérée comme un viol sur mineure.
Ces associations demandent au ministre de la Justice, Rose Mutombo, d’assurer un suivi rigoureux des poursuites judiciaires et de veiller à la fermeture de l’église primitive jusqu’à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Elles appellent également à une sensibilisation accrue sur les violences basées sur le genre et le mariage forcé.