Alors qu'il ne reste que 6 ans pour atteindre les ODD, le prix Nobel de la paix note à l'occasion de la célébration de la journée des droits des femmes qu'il est devenu évident que la réalisation de l'égalité des sexes ne sera pas atteint d'ici 2030.
Il constate un recul global dans la protection et le respect des droits humains en général et ceux des femmes en particulier.
Ce recul, écrit il, constitue une menace sérieuse pour la dignité humaine sur tous les continents et s'observe de manière patente dans toutes les situations de crise, d'instabilité et de guerre, où les femmes et jeunes filles paient le plus lourd tribut de la violence décidée le plus souvent entre les hommes.
A cet effet, le prix Nobel relève que malgré la guerre d'agression dans l'Est de la RDC et les exactions commises par les forces d'occupation de l'armée et du M23 qui aggrave une situation sécuritaire et humanitaire déjà dramatique, la RDC demeure une crise largement oubliée et négligée, malgré les 7 millions de personnes qui sont déplacées.
"La majorité de ces personnes sont des femmes et des enfants qui survivent dans des conditions infrahumanes dans des camps de déplacés. Une situation précaire qui expose les femmes et filles aux violences sexuelles. L'Ong Médecins sans frontières reçoit chaque jour au moins environ 60 femmes victimes d'agressions dans les camps autour de Goma," he said.
Il appelle cependant à mobiliser une réelle volonté politique et des moyens conséquents pour renforcer l'effectivité des normes internationales, augmenter de manière significative le financement de l'aide consacrée à l'égalité des sexes et à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, améliorer la représentation et la participation significative des femmes à tous les niveaux de prise de décision, accroître le soutien aux femmes et filles dans des zones de conflit en amplifiant leurs voix et en garantissant leur participation aux efforts de consolidation de la paix et de développement.
Nancy Clémence Tshimueneka