RDC : que pensent les candidates aux législatives nationale et provinciale du déploiement de la MOE de l'UE ?

La mission d'observation électorale de l'Union européenne sera déployée à travers la RDC en prévision des élections générales prévues le 20 décembre, à partir de ce lundi. L'annonce a été faite par Stéphane Mondon, député et chef de la Mission d'observation électorale de l'UE, lors de sa rencontre avec la direction de la Commission Électorale Nationale Indépendante.

Cette mission va s'étaler sur quelques mois pour suivre la totalité du processus électoral dans le cadre d'une invitation reçue des autorités congolaises. Elle se déploiera sur 18 provinces et va être là, non seulement le jour des élections, mais aussi durant la campagne électorale, pour les opérations de la CENI en plus du processus du contentieux électoral.

Contactée à ce sujet, Constance Mbalabu, membre du mouvement politique Alternative citoyenne et candidate députée nationale dans la circonscription de la Funa et provinciale à Makala, salue cette mesure, qui selon elle, vient contribuer à la transparence et à la crédibilité du processus électoral en cours en RDC.

"Pour nous qui venons de quitter la société civile pour le changement effectif dans la politique, cette décision nous assure qu'il y aura de la transparence dans ce processus que beaucoup jugent de chaotique, vu le manque de confiance qui règne entre congolais. Cette mission va aider à dissiper le malentendu et à donner la crédibilité au processus en cours sur le plan de la forme," a-t-elle dit.

De son côté, Nahomie Mbangu, membre du parti politique Paneco, et candidate députée provinciale dans la commune de Kimbanseke et nationale dans la circonscription de Tshangu, juge inopportun le déploiement de cette mission en RDC, car selon elle, le peuple congolais a confiance en la CENI, organe qui peut tabler sur la transparence et la crédibilité de ce processus. 

"Les observateurs de l'UE n'auront pour mission que d'observer le bon déroulement du processus. La transparence est garantie par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et non par l'Union européenne. Nous avons une forte confiance en la CENI qui est une institution indépendante d'appui à la démocratie. Pour preuve, malgré la pression des détracteurs de l'opposition et leurs plans machiavéliques, la CENI est restée cohérente et surtout fidèle à sa mission, celle de nous offrir des élections libres, paisibles, crédibles et surtout transparentes. Et le déploiement de cette mission témoigne la peur et la crainte qu'a la communauté internationale de la victoire déjà assurée de Félix Tshisekedi aux échéances prochaines."

Eko Anta Mireille, membre de l'alliance des Congolais pour la Refondation de la Nation de Denis Mukwege, et candidate députée nationale à la circonscription de Lukunga, pense quant à elle, que le déploiement de cette mission dénote un agenda caché sur les intérêts particuliers de l'UE en RDC. Elle invite la CENI à la vigilance et à veiller sur chaque acte que poseront ces observateurs pour ne pas biaiser le processus en cours et ne proclamer que le vrai vainqueur le 20 décembre prochain.

D'après la cellule de communication de la CENI, l'équipe cadre de la MOE de l'UE est composée de 13 experts électoraux, 42 observateurs de long terme. Il est également prévu que 12 observateurs de court terme soient déployés à l'approche du jour du scrutin.

Nancy Clémence Tshimueneka