Mauvais traitements contre Honorine Porche : des doutes sur l’identification des auteurs des actes dénoncés

Palais de justice militaire du Nord-Kivu
Palais de justice militaire du Nord-Kivu/Ph.ACTUALITE.CD

Le procès sur les mauvais traitements infligés à Honorine Porche par les agents de la police et de l’armée, s’est poursuivi ce lundi 3 novembre devant la Cour militaire de la Gombe. L’Allemande d’origine congolaise et la République démocratique du Congo se sont constituées parties civiles. Alors que Honorine a relaté les faits, faisant états des violences et attouchements qu’elle aurait subis, les prévenus pointés du doigt nient leurs présences à l’intérieur de la banque le jour du cambriolage de l’agence de la Rwabank à la place Victoire, dans la commune de Kalamu.

Honorine Porche a relaté les déroulements des faits. Selon ses déclarations, les policiers qui l’ont vue à la banque se sont d’abord précipités de saisir l’argent qu’elle avait obtenu du braquage, avant de revenir la frapper, la déshabillant. Elle a affirmé qu’elle était sortie, dénudée, et jetée dans la voiture où elle aurait été battue par les agents et subi des menaces et attouchements.

Honorine a affirmé que les agents qui l’ont arrêtée à la Rawbank sont les mêmes qui l’ont emmenée dans la voiture jusqu’au camp, et que ces agents portaient les treillis de couleur bleue. Elle a pointé du doigt quelques prévenus. Interrogés, ces prévenus ont soutenu qu’ils ne sont jamais entrés à la Rawbank. S’en est suivi plusieurs réactions des avocats des prévenus, invoquant le doute sur l’identification.

Certains prévenus ont déclaré que plusieurs unités sont intervenues. C’est ainsi que la Cour a décidé de faire comparaître à la prochaine audience quelques responsables des unités qui étaient descendues sur place.

Neuf militaires comparaissent pour des faits de violations de consignes, outrage public aux bonnes mœurs, non dénonciation d’une infraction commise par un justiciable des juridictions militaires, abstention coupable, viol. Des vidéos filmées de Honorine Poche ont fait le tour des réseaux sociaux, suscitant des indignations sur les traitements effectués par la police et l’armée lors du braquage de l’agence de la Rawbank située sur Rond-point Victoire. Un des prévenus est passé aux aveux, affirmant qu’elle avait fait une vidéo qu’il avait envoyée à ses supérieurs.