À quelques jours des élections générales en RDC, des cas de violence physique et verbale sont signalés dans certaines provinces comme le Grand Katanga ou encore le Kasai.
Le tout dernier cas en date est celui du gouverneur du Kasaï Central. En effet, le 24 octobre dernier à Kananga, John Kabeya avait déclaré que les candidats à la présidentielle devaient chercher des voix dans d'autres provinces, car le Kasaï Central est déjà réservé à un seul candidat, Félix Tshisekedi.
Ces déclarations ont été condamnées par l'opinion publique et le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication (CSAC) qui en a profité pour rappeler l'époque du parti unique. Le CSAC considère ces propos comme incitant à la haine tribaliste, à l'exclusion et à la discrimination.
Une attitude que dénonce également Mimy Mopunga, membre permanent du Cadre permanent de concertation de la Femme Congolaise (CAFCO) qui estime que ces conflits peuvent à la longue dégénérer et causer des pertes en vies humaines.
Pour y faire face, elle invite la femme congolaise à adopter l'attitude d'une partisane de la paix partout où elle est parce qu'elle est la plus exposée en cas de conflits et autres atrocités.
Aux autorités ainsi qu'à tous les candidats aux élections de décembre, elle conseille de conscientiser la population et lui demander de ne pas recourir aux discours de haine.
De son côté, Patricia Mba, présidente de l'ONG Parlement des Femmes, appelle la femme à jouer le rôle de rassembleur et d'unificateur en prônant des messages de paix pour sauvegarder la cohésion nationale.
Elle invite également les leaders d'opinion à sensibiliser la population par des meetings populaires afin de décourager ce fléau tout en mettant en exergue l'amour de la RDC.
"Les politiques doivent savoir qu'après les élections, il y a une vie. Nous ne devons pas nous diviser à cause d'un processus passager, nous sommes obligés de vivre ensemble en paix dans la tolérance", a-t-elle dit.
Au cours du mois de mai, quatre cents dix-huit cas de violation et atteinte aux droits de l'Homme sur l'ensemble de la République démocratique du Congo ont été documentés par le BCNUDH.
Parmi les violations documentées, 126 portent sur le droit à la vie ayant fait 313 victimes dont 276 victimes d'exécutions extrajudiciaires et sommaires (210 hommes, 48 femmes et 14 enfants).
Pour rappel, CAFCO et ONG Parlement des femmes sont des plateformes féminines de la société civile engagées respectivement dans la promotion des droits humains spécifiques de la femme et la protection du bien-être de la population, et l'autonomisation de la femme par des formations.
Nancy Clémence Tshimueneka