RDC: « la Monusco doit prendre fin et être remplacée par autre chose » (Alexander De Croo, 1er ministre belge)

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Une base de la MONUSCO/Ph ACTUALITE.CD

La Belgique a donné sa position concernant l’avenir de la MONUSCO. Intervenant mercredi dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre Alexander De Croo n’y est pas allé par le dos de la cuillère: « Notre message est clair: la Monusco doit prendre fin et être remplacée par autre chose (…) Une mission doit protéger le peuple congolais et veiller à ce que les conflits armés cessent et la Monusco n’a pas l’infrastructure et le mandat adéquats pour ce faire ».

Du côté de la RDC, Félix Tshisekedi s’interroge sur la crédibilité de l’ONU dans la gestion de la crise entre Kinshasa et Kigali en particulier et de la pertinence de maintenir le plan de retrait progressif de la MONUSCO.

« C’est pour mettre fin à cette suspicion et dissiper l’ambiguïté de certaines positions du Conseil de sécurité sur la crise sécuritaire à l’Est de la RDC, ambiguïté qui excède la population congolaise et exacerbe la tension entre elle et la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo, MONUSCO, que le Gouvernement de mon pays a demandé la réévaluation du plan de retrait progressif et responsable de cette Mission », avait déclaré le dirigeant congolais du haut de la tribune des Nations unies.

Selon lui, « cette démarche d’ajustement est exigée par le constat unanime, même au niveau le plus élevé de notre Organisation, des faiblesses regrettables de la MONUSCO ; ce qui affecte certainement l’efficacité et la légitimité de l’action de l’ONU en RDC ».

De son côté, Antonio Guterres a également posé la problématique de la conception même de la mission comme celle de la MONUSCO.

« D’ailleurs, c’est un problème général sur le futur des opérations de maintien de la paix. Les opérations de maintien de la paix étaient faites pour maintenir la paix. Mais maintenant, elles opèrent dans des situations où la paix n’existe pas. Et c’est une réflexion essentielle. Nous avons fait un certain nombre de réformes pour améliorer la capacité, pour améliorer leur sécurité. Mais la vérité, c’est qu’il nous faut une réflexion profonde sur le futur du maintien de la paix dans des situations comme celles-là », avait-il dit qui cours d’une interview accordée à RFI et France 24.

Et pour lui, l’adaptation est la voie à suivre: « Et moi, je suis entièrement favorable à ce qu’il y ait des forces d’imposition de la paix et de lutte anti-terroriste, des forces africaines d’imposition de la paix et de lutte anti-terroriste, menées sous l’égide de l’Union africaine et financées par les contributions obligatoires du système des Nations unies, comme les forces de maintien de la paix. Sans des forces africaines robustes d’imposition de la paix, je crois qu’on ira nulle part ».