RDC-Rwanda: en moins d’un mois, plusieurs incidents sécuritaires enregistrés aux frontières dont le meurtre d’un soldat congolais 

Un soldat au front à Beni
Un soldat au front à Beni

Au moins quatre incidents sécuritaires ont été enregistrés, en moins de trois semaines, à la frontière entre la RDC et le Rwanda dans le territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu). Le dernier cas en date est la mort, jeudi 4 août dernier, d'un militaire congolais, tué par les éléments de l'armée rwandaise dans la localité de Kanyesheja, groupement Buhumba, à la borne frontière 19, limite entre les deux pays.

« La RDC continue toujours de subir des menaces et des provocations venant des forces du Rwanda. Les militaires rwandais ont tiré sur des militaires congolais, à Kanyesheja, près de la borne frontière 19 et un militaire FARDC a été touché par balle. L’adjudant Jean Omolola du 3408e  régiment a succombé sur place, curieusement, les rwandais ont tiré son corps sur leur territoire, selon plusieurs sources. Ce que nous condamnons avec toute la dernière énergie » a dit à ACTUALITE.CD Mambo Kawaya, président de la société civile du territoire de Nyiragongo. 

Dans la nuit du 1er au 2 août dernier, selon les sources locales, des soldats congolais ont essuyé des tirs venus du Rwanda au village Murambi, dans le groupement Munigi. Ces tirs faisaient suite à la traversée d’un clandestin en provenance du Rwanda. 

Le 22 juillet dernier, plusieurs sources ont rapporté l’enlèvement, par des présumés militaires rwandais, d'un civil qui faisait paître ses chèvres près de la frontière rwando-congolaise, toujours dans le territoire de Nyiragongo. 

En octobre 2021, des soldats rwandais avaient fait incursion dans les villages du groupement Buhumba, dans le même territoire de Nyiragongo, occasionnant le pillage et le déplacement des populations.

A lire: RDC-Kibumba : une compagnie de l’armée rwandaise a fait incursion, il y a eu pillages et échanges des tirs (FARDC)

La société civile de Nyiragongo a également décrié la disparition, le 17 juillet dernier, de deux enfants du village Kisheke, dans le groupement Kibati, qui faisaient également paître les chèvres près de la frontière commune de deux pays, avant d’être remis, quelques 48 plus tard, aux autorités congolaises par les autorités rwandaises. 

Lire ici: RDC : deux adolescents congolais expulsés du Rwanda après 3 jours de détention

Le Président de la société civile du territoire de Nyiragongo, Mambo Kawaya, dénonce ce qu'il qualifie de provocation de l'armée rwandaise qui veut commencer la guerre contre la RDC à partir de Nyiragongo. Il appelle l'armée congolaise à renforcer ses effectifs au niveau de la frontière en vue de parer à toute éventualité. 

« En l'espace de trois semaines, nous venons d'enregistrer au moins 4 cas d'incidents sécuritaires orchestrés par l'armée rwandaise. Ce qui démontre clairement que le Rwanda a l'intention de faire la guerre, en dehors de celle qu'elle mène dans le territoire de Rutshuru, se cachant sous le label M23. À Nyiragongo, c'est plus grave puisque c'est à quelques kilomètres de l'aéroport de Goma. Ce qui nous pousse à croire que le Rwanda mène toutes ces attaques pour distraire nos forces armées, d'où la nécessité de renforcer en hommes et matériels, prendre des dispositions utiles pour faire face à la guerre déjà préparée depuis longtemps par le Rwanda contre la RDC », a ajouté Mambo Kawaya. 

Pour l’instant, l'armée ne s’est pas encore prononcée au sujet de ces différents incidents et plus précisément le meurtre d’un soldat jeudi dans le terrtoire de Nyiragongo.  

Avant de se replier dans le territoire de Rutshuru, les rebelles du M23 ont attaqué en mai dernier, certaines positions des FARDC dans le territoire de Nyiragongo où ils avaient réussi à couper pendant au moins une semaine, le trafic entre Goma et la partie Nord de la province, à partir de Kibumba. 

Un récent rapport confidentiel des experts de l'ONU a confirmé la présence des militaires rwandais (RDF) sur le sol congolais et qui appuient le M23 lors des attaques contre les positions des FARDC dans le territoire de Rutshuru. Les autorités congolaises ont, à ce sujet, demandé au conseil de sécurité de tirer toutes les conséquences possibles en infligeant des sanctions contre le Rwanda et exiger, notamment, le retrait des rebelles du M23 de la cité de Bunagana et autres entités, qu'ils occupent depuis près de deux mois maintenant. 

Relire aussi: RDC: le gouvernement appelle le Conseil de sécurité à condamner l’agression rwandaise et obtenir le retrait du M23 de toutes les zones occupées 

RDC-M23: Denis Mukwege réclame des sanctions contre le Rwanda  

Jonathan Kombi, à Goma