Kinshasa : un échange sur l’expression féminine dans l’art visuel pour lancer les activités d’un salon international

Expression féminine dans l'art visuel
Ph. ACTUALITE.CD

L’expression féminine dans l’art a fait réfléchir deux artistes en face d’un public samedi 5 février dernier au centre culturel Aw’art. Nyota Mihaline, peintre et sculpteur ainsi que Judith Kaluaji, peintre et bédéiste, ont fait part de leur vue sur la place de la femme dans leurs œuvres. Cela a permis également de lancer les activités du Salon international des arts visuels de Kinshasa (Siavkin).

« L’expression féminine, c’est ce côté-là qui montre l’importance de la femme dans l’art. Elle a une voix dans l’art, elle doit s’exprimer. C’est l’expression que la femme peut donner dans l’art, son intervention dans l’art », a indiqué Nyota.

Elle propose, par ailleurs, une rééducation artistique dans la société congolaise. Ce qui passe, selon elle, par des ouvertures plus larges et du public pour la réception. « L’artiste a besoin d’être entendu. Si on a un public qui nous entend et nous comprend, ça sera facile de communiquer ce qu’on a à dire », a-t-elle ajouté.

Judith Kaluaji, pour sa part, travaille sur les problèmes des femmes dans ses œuvres qu’elle espère contribuer à booster les femmes à s’exprimer et à la liberté dans la société.

« Je ne dessine pas que des femmes mais je traite plus des sujets qui parlent de la femme. Parce que je me sens très concernée et mieux placée pour parler de nous, parler de nos droits, des sujets qui nous touchent profondément », a-t-elle estimé.

Et d’ajouter :

« Je ne peux pas me permettre d’élever l’impact de mes œuvres mais je crois fermement que, quand on va bientôt se lancer dans les publications en grande quantité, nous toucherons plus d’une femme. Si nous changeons la façon de voir de 10 personnes, pour nous, c’est une bonne chose. Elles vont certainement influencer 10 autres chacune et nous aurons une société des femmes responsables ».

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Judith a réalisé des bandes dessinées telles que « Vrai ou faux », « Zéro complexe » ou « Oyo na lingi » qui est encore un projet. Elle a exposé et expliqué une partie de cette œuvre après l’échange. Nyota Mihaline a dévoilé quelques tableaux de peinture et une œuvre de sculpture valorisant tous les deux les mérites de la femme.

Le Siavkin se conçoit comme une vitrine de visibilité pour les artistes et un cadre d'expression culturelle pour les artistes évoluant dans le secteur des arts visuels. Il a pour objectif, entre autres, de sensibiliser la jeunesse face au défi qu'elle doit relever à travers les arts visuels, et de créer un espace de rencontre et de convivialité afin d'amener les artistes à se rencontrer, de favoriser la mixité et d'être source d'inspiration la Jeunesse congolaise.

Emmanuel Kuzamba