Négociations Kinshasa—AFC/M23 à Doha : “les pourparlers de cette semaine constituent une étape cruciale vers la conclusion d'un accord de paix” (Massad Boulos)

Les États-Unis d'Amérique, qui avaient réussi à mettre d'accord la République démocratique du Congo et le Rwanda à signer une déclaration des principes en juin dernier, suivent de près l'évolution des discussions de Doha au Qatar, où Kinshasa tente de faire la paix avec l’AFC/M23. Cette Coalition rebelle administre de main de fer les villes de Bukavu et Goma, ainsi que plusieurs localités du Nord et du Sud-Kivu. 

Alors que les deux délégations ne se sont pas encore rendues à Doha après le rendez-vous raté du 8 août dernier, les USA, eux, croient dur comme fer que la reprise des échanges de cette semaine finissante sont définitifs. Sur X, Massad Boulos, conseiller principal du président Trump pour l'Afrique, rassure d'un accord de paix pour le bien vivre ensemble entre les communautés de la région après plusieurs dizaines d'années de conflits. 

“Les États-Unis sont encouragés par la poursuite des négociations entre la RDC et le M23, facilitées par l'État du Qatar. S'appuyant sur la signature en juillet de la Déclaration de principes entre la RDC et le M23, les pourparlers de cette semaine constituent une étape cruciale vers la conclusion d'un accord de paix qui permettra aux communautés de la région de vivre en paix après des décennies de conflit”, a-t-il écrit. 

M. Boulos a, une fois de plus, rappelé l'appel des USA aux parties pour la cessation immédiate des violences contre les civils, et la nécessité de prendre des mesures pour respecter les engagements en faveur de la paix et de la stabilité. 

Au cours d'une émission à la chaîne nationale (RTNC) lundi, le porte-parole du gouvernement, démontrant la portée du processus de Doha dont, disait-il, dépend la suite de celui de Washington, a confirmé le déplacement de Qatar des équipes de Kinshasa. Patrick Muyaya a rassuré que contrairement à Washington, le round de Doha “entre dans sa phase conclusive.”

Après le communiqué conjoint entre Kinshasa et l’AFC/M23, lu à la chaîne nationale, dans lequel ils avaient exprimé leur volonté d'« œuvrer à la conclusion d’une trêve » en avril dernier, les deux protagonistes ont également signé, le 19 juillet dernier, une déclaration des principes, qui exige notamment le respect d’un cessez-le-feu permanent, incluant l’arrêt des attaques par air, terre, mer ou lacs, la fin de toute propagande haineuse et l’interdiction de prises de position par la force ainsi que la création d’un mécanisme de vérification du cessez-le-feu impliquant la MONUSCO et des dispositifs régionaux si nécessaire. 

Ces exigences sont restées lettre morte, d'autant que sur terrain, les rebelles ont poursuivi les massacres des civils et la conquête des pans de terre dans la province du Sud-Kivu. 

Samyr LUKOMBO