Masisi : encore deux enfants tués par un explosif près de Sake

Deux enfants, toutes deux des fillettes, ont perdu la vie ce jeudi 21 août à la suite de l’explosion d’une grenade ramassée la veille dans le village de Mubambiro, près de la cité de Sake, dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu.

Selon des sources locales, trois enfants jouaient dans un stade de football de la place lorsqu’ils ont trouvé une grenade abandonnée. Pensant qu’il s’agissait de métal à revendre à des marchands de ferraille, ils ont commencé à la manipuler sans en connaître la dangerosité. L’engin a alors explosé, causant de graves blessures aux trois enfants.

Les victimes ont été rapidement transférées à Goma, précisément à l’hôpital CBCA Ndosho, pour y recevoir des soins. Malheureusement, deux fillettes âgées d’environ 8 ans ont succombé à leurs blessures. La troisième, âgée de trois ans, reste hospitalisée, précise un médecin de l’hôpital joint par ACTUALITÉ.CD.

Il convient de rappeler qu’une explosion meurtrière s’était produite le mercredi 16 avril dernier à Sake, une cité située dans le groupement Kamuronza, en territoire de Masisi (Nord-Kivu). Le bilan faisait état d’un enfant tué sur le coup et de trois autres grièvement blessés.

Ces engins, souvent dissimulés dans les champs ou les terrains de jeu, représentent un danger permanent pour les civils, en particulier les enfants. Cet incident relance les inquiétudes liées à la présence d’engins explosifs non explosés dans plusieurs zones du Nord-Kivu, théâtre de combats réguliers. Les experts en déminage appellent à une vigilance accrue, notamment dans les milieux post-conflit, où ces engins peuvent être confondus avec des objets ordinaires.

La Synergie pour la Lutte Anti-Mines (SYLAM) exhorte particulièrement les habitants de Walikale, Masisi et des environs à ne toucher à aucun objet suspect. En cas de découverte, il faut immédiatement alerter les chefs de quartier ou les autorités compétentes, notamment la police, pour éviter d’autres drames.

SYLAM alerte sur les dangers persistants dans plusieurs localités de la province. Son coordonnateur, Marrion Ngavho, cite notamment Kirotshe, Kimoka, Nyiragongo, Kibaya, Bweremana, ainsi que toute la zone de Kamuronza–Sake comme les plus exposées. SYLAM exhorte également les habitants de Lubero, Rutshuru et des environs à la plus grande prudence. En cas de découverte d’un objet suspect, il est recommandé d’alerter immédiatement les autorités compétentes.

Le 11 avril dernier, l’ONU avait déjà alerté sur la prolifération de ces munitions dans le territoire de Masisi, régulièrement secoué par les affrontements entre les FARDC et l’AFC/M23.

Josué Mutanava, à Goma