Selon le porte-parole de la police ougandaise, Fred Enanga, les auteurs présumés sont arrivés vers 20H30 (17H30 GMT) samedi dans un restaurant populaire du quartier de Komamboga, dans le nord de Kampala, portant un sac en plastique qu'ils ont placé sous une table.
"Les suspects ont déclenché l'explosion de l'engin peu après avoir quitté l'endroit", une trentaine de minutes après leur arrivée, a expliqué M. Enanga, décrivant un engin explosif "sommaire" contenant des clous et des morceaux de métal.
"Tout indique qu'il s'agit d'un acte de terrorisme intérieur", a-t-il ajouté, précisant que le groupe à l'origine de l'attentat semblait rudimentaire et que les enquêteurs pensaient pouvoir remonter sa trace grâce aux indices découvert sur les lieux.
Il n'a donné aucune indication sur l'identité ou les motivations des auteurs présumés.
Plus tôt dimanche, le président ougandais Yoweri Museveni avait indiqué sur Twitter: "il semble s'agir d'un acte terroriste, mais nous en retrouverons les auteurs", sans autre précision à leur sujet.
"La population n'a aucune crainte à avoir, nous viendrons à bout de cette criminalité comme nous sommes venus à bout des autres, commises par des porcs qui ne respectent pas la vie humaine", a ajouté le chef de l'Etat.
Le restaurant visé par l'attentat se trouve dans une zone avec de nombreux établissements du même type, prisés des jeunes fêtards qui viennent y manger de la viande grillée.
Selon la police, l'explosion a coûté la vie à Emily Nyinaneza, une serveuse de 20 ans. Trois blessés ont été hospitalisés, dont deux dans un état critique.
Un couvre-feu national visant à lutter contre la pandémie de coronavirus est en vigueur à partir de 19H00 en Ouganda mais il n'est pas uniformément appliqué.
Le 8 octobre, l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) avait revendiqué un attentat à la bombe contre un poste de police à Kawempe, près de l'endroit où s'est produite l'explosion de samedi.
Le Royaume-Uni et la France ont depuis mis à jour leurs conseils aux voyageurs pour l'Ouganda, appelant à la vigilance dans les endroits très fréquentés et les lieux publics comme les restaurants, bars et hôtels.
En août, l'Ouganda a affirmé avoir déjoué un attentat suicide visant les funérailles nationales d'un haut gradé de l'armée, Paul Lokech, qui avait notamment mené la lutte en Somalie contre les rebelles islamistes shebab, liés à Al-Qaïda, en tant que commandant de l'opération de l'Union africaine dans ce pays, l'Amisom.
Il avait également participé en République démocratique du Congo (RDC) à une opération de l'armée ougandaise contre les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle musulman apparu en Ouganda mais qui a fait souche depuis près de 30 ans en RDC, où il est accusé d'avoir tué des milliers de civils.
Le président Museveni avait imputé la tentative d'attentat aux funérailles du général Lokech aux "terroristes ADF".
L'EI présente les ADF comme sa branche en Afrique centrale. En mars, les Etats-Unis ont placé ce groupe sur la liste des "organisations terroristes" affiliées à l'EI.
En juillet, la police ougandaise avait annoncé avoir arrêté quatre suspects et tué un cinquième dans l'enquête sur une tentative d'assassinat contre le ministre des Transports et ancien chef de l'armée, le général Edward Katumba Wamala, imputée à une "cellule terroriste".
Les suspects s'étaient entraînés avec les ADF en RDC et avaient "commencé à réactiver des cellules terroristes locales" en Ouganda, avait affirmé la police.
Le général Katumba Wamala avait été blessé par balles le 1er juin au nord de Kampala par des motards masqués qui avaient attaqué son véhicule, tuant sa fille et un de ses gardes du corps.
En 2010, deux attentats à la bombe à Kampala visant des supporteurs assistant à la finale de la Coupe du monde de football avaient fait 76 morts. Ils avaient été revendiqués par les shebab somaliens et vus comme des représailles à la participation de l'Ouganda à l'Amisom.
AFP avec ACTUALITE.CD