La RDC pourrait perdre 3,71 milliards USD dans le cadre des accords miniers conclus avec l’intermédiaire Dan Gertler (enquête CNPAV)

Rapport de l'enquête du CNPAV sur Dan Gertler. Ph. ACTUALITE.CD

La Campagne « Le Congo n’est pas à vendre » a publié, ce mercredi 12 mai, le rapport de son enquête sur les transactions dans le secteur extractif en RDC, de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler. Ce rapport intitulé ; « Des milliards perdus : enquête financière sur les transactions de Dan Gertler dans le secteur extractif », rapporte que la RDC pourrait perdre jusqu’à 3,71 milliards USD dans le cadre d’accords miniers et pétroliers « suspects » conclus avec l’homme d'affaires Dan Gertler, selon les derniers calculs de la coalition de la société civile Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV).

Pour le CNPAV, si la RDC ne prend aucune mesure immédiate pour réexaminer les contrats signés avec Gertler ses pertes se chiffreront à 1,76 milliard USD pour un total de 3,71 milliards USD.

« À ce jour, la RDC a déjà essuyé $1,95 milliards de pertes. En 2017, le département du Trésor américain a sanctionné Gertler pour cause « d’accords opaques et corrompus », alors que plusieurs transactions font actuellement l’objet de plusieurs enquêtes internationales pour corruption. Si le pays ne prend aucune mesure immédiate pour réexaminer ces contrats, la RDC risque de perdre 1,76 milliard de dollars supplémentaires en paiements de royalties à des sociétés détenues par Gertler », indique l’enquête du CNPAV.

Cette plateforme de la société civile estime que le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi n’est pour l’heure pas parvenu à juguler l’hémorragie financière causée par Dan Gertler.

De ce fait, le CNPAV exhorte les autorités congolaises à briser leur silence à ce sujet et à prendre des mesures urgentes afin que les retombées des richesses minières du pays profitent au Trésor congolais et à la population. 

Représentant 55 % des revenus totaux du gouvernement en 2017, 99 % des exportations, et un quart des emplois nationaux, le secteur minier est absolument décisif pour l'économie congolaise.

Les dernières révélations du « Congo n’est pas à vendre » qui démontrent que l'État congolais pourrait être privé d’un total de 3,71 milliards de dollars, est un sujet sensible qui appelle à l’agissement immédiat des autorités de la RDC. Ce montant dépasse les revenus miniers du pays pour les années 2017 et 2018 cumulées. 

« Gertler bénéficie d’une position privilégiée au Congo depuis que son ami Joseph Kabila est devenu président en 2001. Kabila a gouverné pendant près de 20 ans avant de se retirer du pouvoir en janvier 2019 à la suite d'élections tardives et contestées. Alors que le Congo reste cantonné aux derniers rangs de l’Indice de développement humain de l’ONU au cours de sa présidence, les affaires de Gertler, intermédiaire sur les plus gros contrats miniers du pays, sont florissantes, tandis que Kabila et sa famille se constituent un vaste empire commercial », peut-on lire dans le rapport du CNPAV.

Cette plateforme de la société civile laisse entendre que l’impact de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler va au-delà du secteur minier. Il est aussi influent dans l’hydrocarbure. 

Jordan MAYENIKINI