RDC : Mamie Ndaya propose l’application « stricte » du code minier 

Photo. Droits tiers

Antoinette N’samba a officiellement pris fonction au ministère des mines en RDC. Ce 29 avril, depuis Kipushi, une localité du Haut-Katanga dont l’activité principale est l’exploitation minière, Mamie Ndaya membre de la société civile et affectée au Réseau des ressources naturelles (RRN) dévoile les différents défis à relever dans ce secteur. 

« Les femmes rencontrent un problème d’encadrement dans le secteur des mines. Il est vrai qu’elles font de leur mieux pour se constituer en structures, qu’elles se battent tant qu’elles peuvent, mais elles n’ont pas de financement, ni de connaissance de la loi. Elles ont du mal à s’adapter au nouveau code minier et à comprendre le système dans lequel nous évoluons », explique Mamie Ndaya. 

Un moyen de subsistance pour plus de deux millions de Congolais

Pour elle, la création et le lancement de l'Entreprise Générale du Cobalt (EGC) par le gouvernement de la RDC en mars dernier, témoigne d’une volonté des autorités congolaises, notamment du Chef de l’Etat, à revaloriser le secteur artisanal auquel plusieurs femmes font partie. En effet, EGC a également publié ses « Normes d'Exploitation Minières Responsables » pour définir les fondements de son activité opérationnelle afin d’accompagner au mieux la création et la supervision des zones d'exploitation artisanale du cobalt sécurisées et strictement contrôlées. Cette entreprise précise également que l'exploitation artisanale du cobalt (ASM) est un secteur qui constitue le moyen de subsistance de plus de deux millions de citoyens congolais et un moteur de croissance essentiel pour le développement économique du pays. Le cobalt congolais représente plus de 63% de la production mondiale de cobalt, dont 20% provient de l’ASM à elle seule. 

« Nous avons à présent un Chef de l’Etat qui a finalement décidé de promouvoir l’artisanat dans le secteur minier », s’exclame Mamie Ndaya. Cependant, poursuit-elle, « les moyens ne suivent pas encore. Pour travailler dans l’artisanat, il faut des équipements de protection, il faut un accompagnement financier et tout cela n’arrive pas.»

La République des bonnes lois, sans stricte application 

Mme Ndaya reconnait que l’actuel code minier congolais a apporté beaucoup d’innovations. Notamment, l’exclusivité de l’activité de la sous-traitance dans le secteur des mines et carrières aux seules sociétés dont la majorité du capital est détenue par des congolais, la participation requise d’au moins 10 % des personnes physiques de nationalité congolaise dans le capital social des sociétés minières, la participation des congolais dans le capital des comptoirs d’achat, de vente et de traitement des matières précieuses ainsi que la restriction d’accès à l’exploitation artisanale aux seules personnes physiques majeures de nationalité congolaise, membres d’une coopérative agréée. « C’est une très bonne chose », dit-elle.

Cependant, elle déplore le fait que « les femmes n’aient pas les capitaux qui leur permettent de bien fonctionner » et que ces lois ne soient pas appliquées.

« Il y a beaucoup d’innovations dans le code minier, de très bonnes innovations mais nous avons aussi un problème de suivi dans notre pays. Les lois qui sont établies ne sont pas mises en application. Il faut un accompagnement de l’Etat pour que les Congolais puissent bénéficier des ressources minières » a-t-elle affirmé. 

Recentrer les bénéfices du secteur minier sur le peuple congolais

Antoinette N’Samba Kalambayi, la nouvelle ministre est un produit de l’administration. Elle assumait jusqu’à sa nomination les fonctions de chef de division à l’Inspection des mines. Marie Ndaya l’invite à se ré imprégner d’autres dossiers du secteur et aider le peuple congolais à bénéficier de toutes ses ressources.  « Je félicite le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi d’avoir porté son choix sur une femme pour piloter ce secteur. Je pense que la meilleure décision à prendre serait d’appliquer le nouveau code minier, » dit-elle. 

Et d’ajouter, « Il faudrait dépasser cette étape où la tâche de la RDC se limitait à extraire les ressources et céder à l’expertise des multinationaux, qui à leur tour nous dictent les prix de nos ressources. Le secteur des mines est à revaloriser. Nous avons déjà la loi (le nouveau code minier). Que Madame Antoinette N’samba s’imprègne encore d’autres dossiers de ce secteur qui va beaucoup rapporter au trésor public. Il est vrai qu’un jour les mines pourraient s’épuiser. Mais, il est plus que temps de chercher, de faire des prospections, de découvrir par nous-mêmes, d’exploiter et travailler sur la même longueur d’ondes que les multinationaux ».

Pour rappel, ce 28 avril, lors de la cérémonie de remise et reprise avec le ministre honoraire Willy Kitobo, Antoinette N’samba a promis de travailler au profit de la population congolaise.  

« J’ai œuvré toute ma vie professionnelle au sein du ministère des mines. Nous allons travailler de commun accord avec tous les administratifs ainsi que les services spécialisés du secteur minier afin que demain on puisse parler de la RDC, un pays qui est plein de substances minérales et que ces substances  profitent à la population Congolaise », a déclaré Antoinette N’Samba Kalambayi.

Prisca Lokale