‎Affaire Bukanga-Lonzo : le bureau de l’Assemblée nationale apaise les députés en demandant de faire confiance à la démarche menée par Vital Kamerhe

Plénière de l'Assemblée nationale
Plénière de l'Assemblée nationale

L'affaire Bukanga-Lonzo en cours devant la Cour constitutionnelle et à la veille du verdict, s'est invitée une nouvelle fois au débat à l'Assemblée nationale ce lundi 12 mai 2025. Si certains de ses collègues qui tiennent coûte que coûte à l'examen et à l'adoption du projet de résolution allant dans le sens de soutenir les immunités de leur collègue Matata Ponyo, le premier vice-président de l'Assemblée nationale et président de la séance plénière du jour Jean Claude Tshilumbayi dit voir autrement les choses.

Lire: Affaire Bukanga-Lonzo: à la veille de l'arrêt de la Cour constitutionnelle, des députés nationaux dénoncent le gel du projet de résolution devant aboutir à la prise de position officielle de l'Assemblée nationale en faveur de Matata

Dans sa réplique, l'élu de Luiza (Kasaï Central) estime qu'il n'est pas bon pour la représentation nationale d'embrasser plusieurs initiatives dans le cadre d'une même affaire et demande à ses collègues de faire confiance à la démarche du président de l'Assemblée nationale Vital Kamerhe de rencontrer le président de la Cour constitutionnelle Dieudonné Kamuleta.

"La dernière fois, moi j'ai entendu l'honorable président ici il vous a dit parce que nous lui faisons confiance, qu'il prenait à bras le corps le problème et qu'il devrait s'entretenir avec le président de la Cour constitutionnelle et que aussi il l'avait souligné qu'il allait s'adresser au magistrat suprême le Chef de l'État et qu'il reviendrait vers nous. J'estime qu'il y a des avancées très significatives sur la question que si nous ici nous décidons de ramener le débat à ce niveau là, nous sommes en train de mettre un recul dans la démarche. Je vous prie de bien accepter que la confiance que nous avons placée en notre président pour qu'il suive ce problème soit renouvelée et surtout pour le respect que nous lui devons comme notre représentant que l'on ne se permettent pas d'engager ce débat en son absence alors qu'il ne nous a pas encore fait le compte rendu sur les démarches qu'il est censé entreprendre et ça nous aiderait", a répliqué Jean Claude Tshilumbayi, premier vice-président de l'Assemblée nationale et dirigeant de la plénière du jour.

À en croire le premier vice-président de l'Assemblée nationale, le bureau de l'Assemblée nationale a clairement exprimé sa détermination à suivre cette question.

"Nous sommes dans un rapport d'institutions et que nous nous sommes une institution politique exclusivement politique vous le savez, je ne trouve pas d'inconvénients pour autant que lorsque vous observez même, vous lisez notre constitution son article 164 qui parle de cette compétence de la Cour la compétence pénale insiste sur l'aspect des infractions politiques ça signifie qu'elles ont un caractère vraiment différent de ce que nous connaissons de commun. Le bureau a commencé à faire ce que vous lui avez demandé de faire et qui avance bien à mon avis", a-t-il souligné dans son intervention.

Et de poursuivre :

"Tout ce que nous vous demandons qu'on amorce pas deux démarches à la fois et qu'on encombre pas le président qui mène cette démarche. Il ne serait pas du respect pour notre président si nous décidons d'engager ce débat en son absence alors que nous lui avons confié une mission pour laquelle il a promis de nous faire le compte rendu. Il n'est d'intérêt de personne d'obstruer un débat sur une question qui concerne l'un de nôtre et qui se pose dans la vie de nous et que l'attitude de l'honorable président n'insinue aucun soupçon de nature à ne pas vouloir suivre cette question".

Après plusieurs reports et rebondissements, le procureur général près la Cour constitutionnelle a requis mercredi 23 avril 2025 10 ans de travaux forcés et de servitude pénale contre l'ancien premier ministre Matata Ponyo et ses co prévenus dans le cadre du procès relatif à la débâcle du projet agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Séance tenante, le ministère public a ordonné l’arrestation immédiate de l’ancien Premier ministre, qui écope également de 10 ans d’inéligibilité selon toujours le même réquisitoire.

Selon l'organe de la loi, une peine de 5 ans d’inéligibilité a été requise contre l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, ainsi que l’expulsion définitive de l’homme d’affaires sud-africain, Christo Grobler Stephanus, du territoire national. Suite à leurs refus de comparaître à la dernière audience, la Cour constitutionnelle a jugé les prévenus par défaut après avoir instruit le fond de l’affaire par le biais des dépositions des inspecteurs de l'Inspection Générale des Finances (IGF) qui ont enquêté sur la débâcle de ce méga projet Bukanga-Lonzo. 

Clément MUAMBA