Violences faites aux femmes : quelles solutions pour la RDC ? Des Kinoises s'expriment

Violences faites aux femmes : quelles solutions pour la RDC ? Réponses des Kinoises

Ce 26 novembre, un jour après le lancement de la campagne de 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, le Desk Femme de Actualite.cd s’est entretenu avec les Kinoises sur les stratégies à mettre à place pour une lutte efficace.

Pour Feza Bangala, les cas de violences ne cessent d’augmenter en RDC parce que les autorités n’accordent pas une importance capitale à cette question. Elle s’explique, « On raconte qu’éduquer une femme, c’est éduquer une nation. Porter atteinte à la dignité d’une femme équivaut également à déshonorer tout un peuple. Si le pouvoir public parvient à voir les choses de manière, je suis convaincue que des bonnes mesures seront prises et les impacts positifs seront visibles ».  

Reconsidérer l’impact de ces violences et renforcer les sanctions

Huguette Mamengi, vendeuse des pains raconte une réalité vécue dans son quartier.  « Tout récemment, une jeune fille de 13 ans a été abusée par un voisin de quartier, un monsieur d’environs 63 ans, à Bumbu, où j’habite. Et des phénomènes comme ceux-là se produisent tous les mois dans nos rues », dit-elle. Et de renchérir, « C’est une preuve suffisante que les sanctions ne sont pas très sévères, que nos lois ne sont couchées que sur papier et pas mises en application. Nous vivons tous les jours avec un espoir que cela change. » 

Rétablir la paix et stabiliser la situation économique 

Gabrielle Nabintu et Christelle Banakenge, trouvées sur le croisement des avenues huileries et Kabinda, pensent que les cas de viols augmentent en RDC pour deux raisons, la pauvreté et les conflits armés.  « C’est depuis plusieurs années que les guerres sévissent à l’Est du pays. Les femmes et les jeunes filles en sont les premières victimes. Elles sont utilisées comme armes de guerres et jusque là, les gouvernements qui se sont succédés ne parviennent pas endiguer ce danger », explique Gabrielle qui soutient le retour à la paix. 

 A Christelle d’ajouter, « La situation économique est déjà très compliquée en RDC. En plus de cela, la Covid-19 a accentué la pauvreté et le chômage dans nos villes.  C’est ainsi que les femmes et les filles deviennent la cible des abus. Parfois, la télévision nationale n’en parle pas. Il suffit de suivre de voir ce que propose les magazines télévisés pour s’en rendre compte. Un peuple qui vit dans la misère est à la merci de tous les maux ».

Multiplier les centres de prise en charge

Parmi les propositions émises par les Kinoises, il y a également celle de Rebecca Ilunga, étudiante en médecine à l’Université de Kinshasa. Pour elle, un moyen efficace pour mettre fin aux violences faites aux femmes est de « pouvoir éduquer les garçons en leur inculquant le respect de la femme et celui de son corps. » Cependant, poursuit-elle, « dans un pays où les violences basées sur le genre sont devenues comme un mode de vie, il faut joindre à cette méthode, la multiplication des centres de prise en charge sociale, psychologique, juridique dans tous les coins. Pour non seulement prévenir ces cas, mais les soigner et permettre une réinsertion rapide des survivantes ».

La campagne des 16 Jours d’activisme contre les violences basées sur le genre s’étale du 25 novembre au 10 décembre chaque année. Pour 2020 ; le thème choisi au niveau mondial est « Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez ! »

Prisca Lokale