Le sénateur Didier Mumengi, du surcroît secrétaire général de l’initiative de la CENCO-ECC : pacte social pour le bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands-Lacs, a pris part, jeudi 24 juillet, à un débat citoyen organisé par Pona Congo et la synergie de transparence des processus de paix (STP), qui s’interroge sur la place du peuple dans tout ce que l’Etat congolais entreprend pour recouvrer la paix dans l’est.
Invité à exposer sur le bien-fondé du pacte social dans les différents processus en cours, Didier Mumengi a, dans son introduction, rectifié la connotation que d’aucuns donnent à l’initiative des prêtres de la CENCO et des pasteurs de l’ECC, la réduisant en un simple dialogue politique, alors qu’elle est mise sur pied pour être un écosystème de construction holistique de la paix tant RDC que dans la région des Grands-Lacs.
Signifiant la symbolique de la démarche des religieux, qui est une dynamique qui part d’une rupture fondatrice radicale à même de permettre au pays de renaître au travers d’un pacte social, Didier Mumengi a dévoilé la demande de la CENCO-ECC au président de la République de décréter un mois de paix, au cours duquel les évêques et les pasteurs vont exhorter la paix aux Congolais entre eux, afin d’envisager l’extirpation de toute forme de conflit interne à la base de l’instabilité du pays.
« Les pères spirituels de la CENCO-ECC veulent proposer au chef de l’Etat de décréter un mois de paix et de bien-vivre ensemble. Ce mois, c’est la part de l’église dans ce processus, parce que les deux églises, qui seront accompagnées d’autres confessions religieuses, entreront dans une grande prédication de la paix pour susciter un mouvement de paix populaire des citoyens. Elle aura comme thème : vivre en paix les uns avec les autres », a-t-il dit devant rempli de monde.
Et d’ajouter :
« Cette grande pastorale de paix, va inviter les Congolais et chacun de nous, à faire la paix avec lui-même, pour que la paix avec l’autre soit possible. Pendant tout un mois, nous allons poser les actions pour la paix pour qu’elle soit le changement d’un contexte psychologique et culturel, immergé dans des conflits entre nous ».
Par ailleurs, ces 30 jours de paix seront couplés d’un grand atelier de concertation intercommunautaire visant à demander les membres de chaque communauté de faire la paix de proximité entre eux en vue de la construction des éléments d’interculturalité pour rendre la possibilité de la mutation de communautés vers l’éthique républicaine la concorde intercommunautaire.
5 Piliers fondateurs du pacte social
En présence de Monseigneur Donatien Nshole et du Révérend Éric Senga, le secrétaire général du pacte social, Didier Mumengi, a fait savoir à l’assistance les cinq piliers fondateurs qui sous-tendent l’initiative des pères spirituels pour une paix durable en RDC et dans la région des Grands-Lacs. Il y a la charte inviolable des accomplissements économiques, sociaux et culturels d’ici 2060, qui projette le centenaire de l’indépendance de la RDC, dont la CENCO-ECC souhaite le déroulement dans des conditions mieux que celles de 1960. Le deuxième pilier, c’est un référentiel général de la gouvernance experte dans l’appareil de l’Etat, de la rue au sommet de l’Etat en transitant par les organisations de l’administration publique ; le troisième, c’est une convention de bonne entente intercommunautaire ; le quatrième, c’est de mener une campagne pluriannuelle de l’éducation à la culture de la paix et du bien-vivre ensemble, une campagne parascolaire, préscolaire, dans les médias, chansons et partout pour initier la jeunesse dans la paix. Le dernier pilier fondateur c’est la mise en œuvre d’un traité de bon voisinage transfrontalier et du co-développement.
Pour ce membre du pacte social, le dialogue politique ne pourra intervenir qu’après la réunion de tous ces piliers, et viendra après la conférence internationale sur la paix et le bien-vivre ensemble dans la sous-région des Grands-Lacs, au cours de laquelle « le chef de l’Etat sera présenté comme chef d’une société réconciliée avec elle-même ».
Il sied de signaler que cet échange citoyen a connu la présence du ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement, et du rapporteur de l’assemblée nationale, qui ont également intervenu pour éclairer les jeunes venus nombreux, sur les différents processus que la RDC mène pour la paix dans sa partie orientale.
Samyr LUKOMBO