L’inspecteur général des finances en RDC, Jules Alingete, a dénoncé ce mercredi 18 novembre, au cours d’une conférence de presse, le fait que le parlement serve souvent de lieu de refuge à certains auteurs des détournements des finances publiques.
Pour l’IGF, les immunités sont aujourd’hui considérées comme un frein à l’administration d’une bonne justice.
« Les fossoyeurs de nos finances publiques lorsqu'ils ont accompli leurs forfaits, ils finissent avec les fonds ainsi détournés à s'acheter les voix des Congolaises et Congolais et pour se retrouver au parlement. Et ainsi, se mettre à l'abri des poursuites. Mais nous pensons que les dossiers seront ouverts tout le temps, ces immunités finiront par tomber et ces personnes vont répondre devant la justice », a dit l’inspecteur général des finances en RDC.
Et de poursuivre :
« C'est pour cela que nous saluons le procureur général près la Cour de cassation qui a relevé des statistiques criantes où la justice pendant les cinq dernières années a demandé près de 80 demandes d'autorisation ou de levée d'immunités mais n'a eu de réponse qu'à moins de 10. C'est une situation alarmante ».
L’Inspection générale des finances a ouvert plusieurs fronts d’audit. Pour Bukangalonzo par exemple, elle a conclu une perte de 205 millions USD sur 285 millions USD décaissés. Deux présumés détourneurs sont au parlement, a dit l’IGF.
Lors de la rentrée judiciaire le 15 septembre dernier, le Premier Président de la Cour de cassation avait dénoncé les effets néfastes des immunités des poursuites et privilèges de juridiction accordées à certaines autorités. Le magistrat David-Christophe Mukendi Musanga avait soutenu que les immunités des poursuites et privilèges de juridiction font obstacle aux poursuites des personnes qui en sont bénéficiaires.
« Le Parquet Général près la Cour de cassation a des difficultés pour bien mener des enquêtes jusqu'à leurs termes dans les affaires dites sensibles qui donnent par-là l'impression d'une complicité par abstention. Quand il attend patiemment la décision de levée politique que rencontrent tous les membres du Gouvernement, l'autorisation de la majorité absolue des membres de l'assemblée nationale ou leurs mises en accusation, il se développe ainsi un sentiment d'impunité qui serait le meilleur terrain de la délinquance et de la récidive », avait-il expliqué le Premier Président de la Cour de cassation.
Japhet Toko