RDC-CENI : Selon le Professeur Roger BIMWALA : « La restructuration de la CENI consécutivement à la désignation des nouveaux animateurs, est un préalable pour une nouvelle vision du management électoral ». 

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Aujourd'hui la rédaction vous propose cette tribune du Professeur Roger Bimwala. 

Source : Le livre « Vision du Management Electoral de la Commission Electorale Nationale Indépendante, Ed. Université William BOOTH, Kinshasa, 2020 »

Le renouvellement de l’Assemblée Plénière de la CENI préoccupe vivement la classe politique, la société civile et la population congolaise dans son ensemble. En effet, certains acteurs politiques, certaines organisations de la société civile congolaise ainsi que quelquesconfessions religieuses misent sur les réformes électorales comme préalables à la désignation des nouveaux animateurs de la CENI. D’autres acteurs, par contre, avancent que les réformes du code électoral ne devraient pas empêcher la mise en place de nouveaux animateurs de cette Institution d’appui à la démocratie qui sont appelés à apporter une nouvelle expertise aux réformes et à gérer la poursuite du processus électoral.

Devant les échéances électorales attendues, élections urbaines, municipales et locales qui n’ont jamais été organisées, la révision du Fichier Electoral et élections présidentielle, législatives et provinciales qui doivent être organisées en 2023 et pour éviter un glissement dans le mandat des élus de 2018, les nouvelles autorités de la CENI devraient être mises en place sans tarder. Le vote se fait en un seul jour, mais les préparatifs se font sur plusieurs années. Il faut amorcer ces préparatifs sans tarder.

La mise en place des nouveaux membres de l’Assemblée Plénière va permettre à celle-ci de mettre en œuvre sa feuille de route avec le concours et l’appui de toutes les parties prenantes au processus électoral, à savoir les institutions publiques, les partis et regroupements politiques, les Confessions religieuses, la Société civile dans toute sa diversité, les médias ainsi que les autres partenaires au processus électoral en RD Congo.

Au regard de ce qui précède, il parait évident que les réformes structurelles ne sont pas substantielles dans la crédibilisation des résultats et peuvent être appliquées durant le mandat des nouveaux dirigeants. Les réformes opérationnelles touchant aux différentes lois ne peuvent intervenir que dans le cadre de la révision de ces textes par le Gouvernement, l’Assemblée Nationale ou le Sénat. Une fois votées et promulguées, ces lois seront d’application pour les échéances futures (2023).

Ces réformes, à quelques exceptions près, doivent être l’émanation d’une large consultation auprès des parties prenantes et aussi/surtout de l’organe technique (CENI) qui, au regard des difficultés rencontrées dans la prise en charge des opérations, en proposera des améliorations.

Cette restructuration ne serait possible que si :

1) l’investiture des membres de la plénière / bureau de la CENI précède les réformes électorales éventuelles ;

2) les membres du bureau désignés prennent fonction, organisent un séminaire d’imprégnation, puis convoquent des assises d’évaluation du processus électoral passé en y associant des principaux partenaires aux élections.

3) les recommandations  clairement formulées sont adressées aux responsables concernés: gouvernement, parlement, CENI, partenaires multilatéraux, etc.

4) les experts de la CENI accompagnent le gouvernement dans l’élaboration de l’avant projet de lois, et le parlement dans l’examen approfondi des propositions des lois susceptibles de prendre en charge lesdites réformes.

En résumé, 

➢ LES BONNES RÉFORMES DEVRAIENT ÊTRE POSTÉRIEURES À LA DÉSIGNATION DES NOUVEAUX ANIMATEURS; 

➢ ELLES DEVRAIENT TENIR COMPTE DU RISQUE ÉLEVÉ D’UN GLISSEMENT PAR RAPPORT AUX ÉCHÉANCES FUTURES (2023).

➢ L’OPTION SUR LE RESPECT DES ÉCHÉANCES DE 2023 DEVRAIT ÊTRE LEVÉE DÈS À PRÉSENT CAR CE QUI SE PASSE GÊNE DÉJÀ LE CALENDRIER ÉLECTORAL.

 

Prof. Roger BIMWALA