Le Coordonnateur de la Nouvelle société civile congolais (NSCC), Jonas Tshiombela, en réaction à la position du chef de l’Etat par rapport aux auteurs de violations de droits humains de l’ancien régime, pense que la lutte contre l’impunité n’est pas le travail du président de la République mais des cours et tribunaux.
« Ça reste une inquiétude de notre part, ça risque de consacrer l’impunité, mais je crois que chaque chose aura son temps. Ça n’empêche pas aux cours et tribunaux de faire leur travail, ce n’est pas le travail nécessairement du président de la République, c’est un travail des cours et tribunaux. Je n’ai pas vu dans le chef du président de la République, le refus que les cours et tribunaux fassent leur travail de la lutte contre l’impunité. Nous pensons que le chef de l’Etat a beaucoup à faire, mais ça n’empêche pas aux cours et tribunaux de faire son travail, sinon nous allons consacrer l’Etat de l’impunité. Dans le principe de l’indépendance des institutions, chacun devrait faire son travail. Ils ne doivent pas attendre que le président leur dise quoi faire, c’est inscrit dans leur mandat, s’ils ne l’ont pas fait jusqu’ici parce qu’il y avait la pesanteur politique que pesait sur eux, maintenant ils doivent faire leur travail. Nous ne pouvons pas quand même sacrifier les gens qui ont perdu la vie, dont les droits ont été violés, pour dire qu’on ne va pas les poursuivre, Les cours et tribunaux doivent faire leur travail », a dit Jonas Tshombela.
Jonas Tshiombela a aussi réagi concernant l’allégement des sanctions de l’Union Européenne comme voulu par Félix Tshisekedi.
« Par rapport aux sanctions je pense qu’à partir du moment où il est chef de l’Etat, il est le chef de toute la population. La priorité n’est pas les sanctions, la priorité c’est la lutte contre la pauvreté, lutte pour que l’enseignement soit gratuit comme il l’a promis, l’accès aux soins de santé, la réhabilitation des routes mais aussi la grande majorité qui souffre, c’est ça la priorité. Mais il est aussi chef de ceux qui sont sous sanctions, donc leur situation fait aussi partie de l’agenda du chef de l’Etat, mais la priorité est du côté de ceux qui souffrent » a-t-il ajouté.
L’Union Européen avait adopté le 12 décembre 2016 et le 29 mai 2017 les sanctions 14 hautes personnalités congolaises pour « aux entraves au processus électoral en RDC et aux violations des droits de l'homme ». Les sanctions ont été prolongées d’un an en décembre dernier. Le Conseil des ministres de l'Union européenne expliquait que ces sanctions consistent en un gel des avoirs et une interdiction de visa pour l'Union européenne visant 14 personnes. Plusieurs ONG avaient documentés des cas de tueries, arrestations arbitraires, détentions illégales et enlèvements durant cette période de forte tension. L’ancien ministre de la communication et des médias Lambert Mende, le général Gabriel Amisi (FARDC), le général Delphin Kayimbi (DMIAP) et autres politiques et officiers sont sur la liste.
Thérèse Mbalayi