Après plus de trois mois de report, les élections législatives nationales et provinciales ont enfin lieu ce dimanche 31 mars dans la ville de Butembo (Nord-Kivu), l’une des quatre circonscriptions électorales où les scrutins avaient été reportés en décembre dernier pour des raisons sécuritaires et sanitaires.
D’après Mme Georgette Kibendelwa, chef d’antenne locale de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ils sont 330 744 électeurs attendus dans les 563 bureaux de vote de 6 heures locales à 17 heures. Ils devront départager les 121 candidats alignés aux législatives nationales et provinciales pour les 4 sièges de chacune de ces législatives. Elle rassure également que les matériels sont déjà déployés dans tous les bureaux de vote depuis mercredi.
Ce samedi 30 mars, la CENI procédait aux derniers réglages, notamment la livraison des duplicatas aux citoyens ayant perdu leurs cartes d’électeurs ainsi que des accréditations aux observateurs électoraux, aux journalistes et aux témoins des candidats et regroupements politiques.
Ces élections vont se tenir dans un contexte sanitaire et sécuritaire toujours précaire comme lors de leur report. Du coté sanitaire, la circonscription électorale de Butembo, comme celles voisines de Beni-ville et Beni-territoire, connaissent toujours l’épidémie de la maladie à Virus Ebola où d’ailleurs 15 nouveaux cas ont été confirmés dans la seule journée de vendredi dernier.
A Butembo, Mme Georgette Kibendelwa, chef d’antenne locale de la CENI, rassure que le gouvernement et ses partenaires, dont l’UNICEF, ont pris des mesures pour que le vote se passe avec moins de risque de contamination en dotant à chaque bureau de vote des désinfectants. Du coté sécuritaire, Butembo est une ville où des miliciens errent parfois dans ses périphéries et n’hésitent pas à commettre des forfaits, comme les récentes attaques armées contre les Centres de traitement d’Ebola (CTE).
Dans une communication à la presse, le colonel Richard Mbambi, commandant de la police, rassure que les éléments de l’armée et ceux de la police sont déjà déployés dans les centres de vote pour «sécuriser les matériels, le personnel de la CENI et les électeurs».
L’autre enjeu de ces élections demeure celui du taux de participation des électeurs. D’après des analystes interrogés par ACTUALITE.CD, ce taux risque d’être faible pour une circonscription où bon nombre d'électeurs s’étaient déjà désintéressés du prochain vote, après avoir été, d’après eux, injustement écartés de celui de décembre dernier.
Claude Sengenya