La FIDH à Tshisekedi : « Il ne faut pas tourner la page de l’histoire de la RDC sans l’évaluer »

Les responsables des organisations memberes de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) lors d'une conférence de vendredi 15 mars 2019 à Kinshasa/Ph Fonseca Masianga ACTUALITE.CD

La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a bouclé, ce vendredi, sa mission à Kinshasa où elle a notamment rencontré le président de la République, Félix Tshisekedi, et plusieurs autorités, les diplomates ainsi que les organisations de la société civile. La FIDH a présenté 5 priorités au chef de l’Etat pour que la RDC soit un Etat respectueux des droits de l’homme.

Lutter contre l’impunité, promouvoir la vérité et renforcer la justice afin de garantir une réconciliation nationale et une paix durable est la première priorité proposée à Félix Tshisekedi.

« Il paraît nécessaire qu’à cette étape de l’histoire de la RDC que la question de la lutte contre l’impunité puisse être au cœur de l’action. Parce qu’on ne peut pas sortir d’une crise sans prendre en compte la situation des victimes. La RDC a connu beaucoup de violations des droits de l’homme. Il est donc important qu’à ce stade, la justice puisse être renforcée, que les procédures puissent être menées pour que les auteurs présumés puissent être recherchés, jugés et condamnés si éventuellement leur culpabilité est établie. Nous pensons également qu’il ne faut pas tourner la page de l’histoire de la RDC, sans l’évaluer. Il est important que la vérité puisse être sur les évènements du passé. Comme on dit les mêmes choses produisant les mêmes effets, il faut pouvoir traiter les causes pour éviter de tomber dans les mêmes travers.  Nous pensons à un moment ou à un autre qu’il faudra lire l’histoire de la RDC, il faut pouvoir sortir ensemble et surtout donner la parole à la population pour qu’elle puisse s’exprimer sur ce qu’elle veut dans le cadre de la mémoire collective », a déclaré le vice-président de la FIDH, Traoré Idrissa, au cours d’une conférence de presse ce vendredi 15 mars à Kinshasa.

Le respect des droits fondamentaux et la promotion du dialogue politique.

« A ce stade un élément important qu’il faut souligner, c’est la question de la loi sur les défenseurs des droits de l’homme. Il est indiqué que ce projet de loi qui est au parlement puisse être revu avec les observations des défenseurs pour que cette loi puisse être conforme au standard international. Evidemment que nous avons nos oreilles attentives, espérons que dans les semaines à venir, que l’ensemble des institutions qui se mettent en place, les mesures seront prises. Pour la liberté des manifestations, par exemple, on a vu déjà des indices où les manifestations de l’opposition se sont déroulées sans heurts. Nous espérons qu’on pourra aller, continuer dans ce sens surtout la loi qui va encadrer ces manifestations puisse être prise pour que ces libertés puissent être respectées », a dit Traoré Idrissa.

Les deux autres priorités indiquées par la FIDH sont : les réformes substantielles pour construire l’Etat de droit et de la démocratie avec des réformes efficaces dans le secteur de la sécurité et la réforme de la CENI ainsi que le renforcement de la coopération avec la communauté internationale et les mécanismes de protection des droits de l’homme.

Fonseca Mansianga