Félix Tshisekedi à propos du retrait des FARDC d’Uvira: « Ce choix n’est ni un renoncement ni un aveu de faiblesse : il traduit notre attachement constant à la protection des populations »

Félix Tshisekedi et Yoweri Museveni
Félix Tshisekedi et Yoweri Museveni

Le président congolais Félix Tshisekedi a accusé le Rwanda et le M23 d’avoir violé les accords de Washington, affirmant que l’occupation d’Uvira, dans l’est de la République démocratique du Congo, constitue une agression « planifiée, massive et délibérée », lors de son intervention ce dimanche à l’occasion du sommet ad hoc des chefs d’Etat - Mécanisme régional de suivi de l’accord cadre/CIGL.

.« En entérinant, le 4 décembre dernier, les accords de Washington pour la paix et la prospérité, nous avons consenti à des compromis exigeants », a déclaré M. Tshisekedi, estimant que « moins de quarante-huit heures après cette signature, la ville d’Uvira (…) a été occupée par les Forces de défense du Rwanda et leurs supplétifs du M23 ». Selon lui, cette occupation viole le cessez-le-feu, les engagements signés, la Charte des Nations unies, celle de l’Union africaine et la résolution 2773 du Conseil de sécurité.

Le chef de l’État a indiqué que les Forces armées congolaises avaient procédé à un « retrait tactique » face à l’emploi « d’armes indiscriminées », notamment des drones kamikazes, afin « d’éviter des pertes civiles massives ». Il a précisé que ce choix ne constituait « ni un renoncement ni un aveu de faiblesse ».

M. Tshisekedi s’est appuyé sur le dernier rapport du groupe d’experts de l’ONU, évoquant la présence de « plus de sept mille soldats rwandais » sur le territoire congolais, ajoutant que les services congolais avaient documenté le franchissement de la frontière du Sud-Kivu par « plus de trois mille soldats rwandais supplémentaires » avant les événements d’Uvira.

Il a alerté sur de « graves conséquences humanitaires », citant des déplacements forcés, la destruction d’infrastructures civiles et des entraves à l’accès aux soins, affirmant également que des tirs avaient atteint le territoire du Burundi, faisant craindre un « embrasement régional ».

Selon le président congolais, ces actes « sapent directement la crédibilité » des processus de paix en cours, qu’il s’agisse de Washington, de Doha ou du cadre de Lomé. Il a enfin jugé que le retrait annoncé par l’AFC/M23 d’Uvira « ne correspond ni aux faits ni aux observations recueillies sur le terrain », affirmant que des éléments armés restaient présents dans la ville et ses environs.

Dans l’est de la RDC, les rebelles de l’AFC/M23 ont annoncé avoir commencé à se retirer d’Uvira, une ville prise il y a une semaine après de violents combats contre l’armée congolaise. Le mouvement avait fait état d’un retrait sous conditions, entamé mercredi 17 décembre en début de soirée, selon les informations communiquées.