Alors qu’au moins cinq civils ont été tués, jeudi dernier, dans une nouvelle attaque des hommes armés au quartier Rwangoma, dans la ville de Beni (Nord-Kivu), l’armée congolaise a affirmé que les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) avait infiltré ses “dispositifs” dans la région.
“Aujourd'hui, je vous dis que ce sont les ADF qui se sont infiltrés dans nos dispositifs et qui ont commis cet acte”, avait déclaré à ACTUALITE.CD le major Mak Hazukay, porte-parole de l’opération Sokola 1 dans la mi-journée après l’attaque.
L’officier a expliqué : “Pendant que les choses se passaient ,c'était un peu difficile de distinguer la menace ADF de la menace Mai-Mai parce que pratiquement les ADF sont en train de faire mouvement dans les environs, et nous étions en train de surveiller leur mouvement. Et, au même moment, les Mai-Mai sont sur la colline de Grabben. Lorsque les choses comme ça arrivent c'est tout à fait normal qu'on puisse chercher d'abord à identifier les assaillants par rapport au mode opératoire”.
L’attaque a duré près de deux heures avant le retrait des assaillants suite à l’intervention de l’armée. Mais la société civile qui donne un bilan de sept personnes tuées se pose autant de questions sur cette nouvelle incursion. “Chacun se demande comment l'ennemi ADF est arrivé à Rwangoma alors que c'est du côté de l'ouest. A Nyaleke (nord-est) là, il y a plusieurs militaires qui devaient normalement se déployer et arrêter ces malfrats mais ils ont opéré et puis ils ont été dispersés et rentrés dans leur bastion”, se désole Kizito Bin Hangi, président de la société civile de Beni.
L’armée avait signalé octobre dernier l'afflux des miliciens Mai-Mai du territoire de Lubero, vers Beni. Elle avait parlé d’une coalition entre les deux forces négatives (ADF&Mai-Mai) et avait qualifié de “provocation” cette progression des miliciens.
Yassin Kombi