Ayobangira Safari, député national élu du territoire de Masisi (Nord-Kivu) pense que les conflits fonciers sont à la base de la naissance de plusieurs groupes armés dans cette partie du pays où des éleveurs et agriculteurs se disputent souvent la terre.
Au cours d’un point de presse ce lundi 27 février 2017 à Goma, ce député a demandé à l’Etat congolais de réglementer la problématique de gestion de terre dans le Masisi afin de pallier aux conflits récurrents et ainsi vaincre le phénomène groupes armés.
<em>«Le conflit foncier c’est la source de tous les problèmes que nous avons à Masisi. La plupart des groupes armés naissent suite à ces conflits fonciers. Le territoire de Masisi est parmi les plus petits territoires du Nord-Kivu mais c’est aussi un territoire plus peuplé. C’est un territoire où nous retrouvons des plantations et des pâturages. Et cela réduit l’espace disponible pour la population (...) quand l’Etat vend des terrains qui étaient exploités par des paysans à un individu qui va employer dix personnes au lieu de dix mille qui y travaillaient, les personnes lésées vont aller dans les groupes armés pour s’attaquer aux nouveaux propriétaires»</em>, a-t-il expliqué.
Ayobangira note que la rareté d'espace à cultiver ou à habiter provoque des mouvements migratoires de Masisi vers d’autres territoires et provinces dans l’Est congolais.
<em>«...ils vont soit aller migrer ailleurs. Ils iront à Walikale, à Lubero, à Beni, en Ituri et ils vont encore augmenter d’autres tensions qui sont déjà existantes dans ces endroits. C’est ça la source des conflits fonciers»</em>, poursuit-il.
Pour rappel, un arrêté signé l’année dernière par le gouverneur Julien Paluku interdisant des mouvements des «populations inconnues» de la partie sud du Nord-Kivu vers Lubero, Beni, Ituri reste toujours en vigueur. A l’époque, l’autorité provinciale avait expliqué que cette mesure consistait à éviter des déplacements incontrôlés vers des endroits en guerre, faisant allusion aux massacres des civils par des présumés rebelles ougandais d’ADF dans la région de Beni.
Patrick Maki (<a href="http://twitter.com">@PatrickMAMS7</a>)