Le Togo prévoit d'organiser, en janvier 2026, une réunion de haut niveau sur la cohérence et la consolidation du processus de paix en RDC et dans les Grands Lacs

Faure Gnassingbé et Johan Borgstam
Faure Gnassingbé et Johan Borgstam

En dépit de son statut de médiateur désigné par l’Union africaine, le Togo reste moins visible dans la résolution de la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo depuis l’entrée en jeu des États-Unis d’Amérique et de l’État du Qatar.

Au-delà de sa participation aux réunions du mécanisme conjoint de coordination en matière de sécurité sous l’égide de Washington, le Togo, dirigé par Faure Essozimna Gnassingbé, entend désormais faire bouger les lignes. Lomé prévoit d’organiser, le 17 janvier 2026, une réunion de haut niveau consacrée à la cohérence et à la consolidation du processus de paix en RDC et dans la région des Grands Lacs.

" Les membres du JSCM ont remercié le Togo pour son intention d’accueillir la Réunion de haut niveau sur la cohérence et la consolidation du processus de paix en RDC et dans la région des Grands Lacs le 17 janvier 2026, afin de renforcer la confiance et de faire progresser le processus de paix. Les Parties ont également remercié le président Trump pour le rôle indispensable qu'il a joué tout au long du processus. Tous les participants restent déterminés à promouvoir une paix et une stabilité durables dans l'est de la RDC et la région des Grands Lacs ", rapporte le communiqué final du département d'Etat américain rendu public jeudi 20 novembre 2025 à l'issue d'une réunion du mécanisme conjoint de coordination en matière de sécurité censée faire progresser la mise en œuvre de l'accord de paix de Washington signé le 27 juin 2025.

Bien avant cette annonce, et en étroite coordination avec le Togo, médiateur de l’Union africaine pour la région des Grands Lacs, la France a organisé, le 30 octobre dernier à Paris, une Conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs. Cette conférence, qui a permis de mobiliser plus de 1,5 milliard d’euros en faveur des populations les plus vulnérables, avait pour principal objectif d’inciter la communauté internationale à répondre à l’urgence humanitaire dans l’Est de la RDC et dans l’ensemble de la région. Elle a également offert l’occasion de soutenir la dynamique de négociation et de médiation en cours, menée par les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine. En marge du Forum de Paris sur la Paix, la rencontre a aussi permis d’aborder la question de l’approfondissement de l’intégration économique régionale, considérée comme un levier essentiel pour une paix durable.

Faure Gnassingbé, Président du Conseil du Togo, a succédé à João Lourenço de l’Angola comme médiateur désigné par l’Union africaine dans le conflit sécuritaire à l’Est de la RDC. Sa candidature avait fait l’objet de consultations préalables avec le chef de l’État togolais, qui avait donné son accord, sous réserve de l’approbation formelle par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’UA. Le Bureau de l’UA avait validé finalement cette proposition. Sa nomination s’inscrit dans la continuité des efforts menés en faveur de la paix dans la région des Grands Lacs et marque une étape importante dans la volonté de l’Union africaine de renforcer son rôle dans la gestion des crises internes sur le continent.

Le successeur de João Lourenço comme médiateur dans la crise opposant la RDC au Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23, devra également collaborer avec les facilitateurs du processus de paix fusionné (NDLR : Luanda et Nairobi). Selon le communiqué final du sommet conjoint virtuel des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), tenu le lundi 24 mars 2025, la nouvelle équipe de facilitation se compose de : Uhuru Kenyatta (Kenya), Sahle-Work Zewde (Éthiopie), Catherine Samba-Panza (République centrafricaine), Olusegun Obasanjo (Nigeria) et Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud) et autres. 

Clément MUAMBA