Neutralisation des FDLR et retrait des mesures défensives par le Rwanda : Kinshasa et Kigali s’accordent sur l’avancement de l’ordre opérationnel et l’examen des obstacles persistants 

Signature de la déclaration de principe par les MAE congolais et rwandais à Washington
Signature de la déclaration de principe par les MAE congolais et rwandais à Washington

Alors que sur le terrain les résultats restent peu visibles en matière de désescalade entre Kinshasa et Kigali, mais aussi entre Kinshasa et la rébellion de l’AFC/M23, le processus de médiation américaine semble, quant à lui, suivre son calendrier. Les différentes parties prenantes engagées dans le processus de Washington sous la facilitation des États-Unis d’Amérique respectent, pour l’instant, les échéances prévues.

Lors d’une nouvelle réunion du mécanisme conjoint de coordination en matière de sécurité (MCCS), tenue les 19 et 20 novembre 2025 à Washington D.C en présence des représentants de la RDC, du Rwanda, des États-Unis, de l’État du Qatar, de la République du Togo (médiateur de l’Union africaine), ainsi que de la Commission de l’Union africaine, les participants ont évalué le niveau de mise en œuvre de l’accord de Washington, signé il y a près de quatre mois, soit le 27 juin 2025.

" La RDC et le Rwanda se sont engagés à faire progresser l’ordre d’opérations (OPORD) afin de mettre en œuvre le concept d’opérations (CONOPS) du plan harmonisé pour la neutralisation des FDLR et le désengagement des forces/la levée des mesures défensives par le Rwanda. Les observateurs de la JSCM ont salué les efforts déployés par les Parties pour faciliter la poursuite de la démobilisation, du rapatriement et de la réintégration des membres des FDLR ", lit-on dans le communiqué final du département d'Etat américain

Au cours de la même réunion, les participants ont examiné les progrès accomplis dans la première phase de l'OPORD, notamment les mises à jour concernant le partage de renseignements et les opérations d'information menées par le RDC pour sensibiliser les communautés accessibles et inciter les membres des FDLR à déposer les armes. Les Parties ont engagé des discussions ouvertes afin d'examiner les difficultés persistantes et d'identifier les lacunes et les opportunités pour assurer le succès de la première phase. Les membres du JSCM ont également entamé des discussions sur la deuxième phase de l'OPORD, notamment les actions visant à neutraliser les FDLR et à lever les mesures défensives du Rwanda.

Les participants ont également discuté du processus de paix dans son ensemble, saluant la récente signature de l'Accord-cadre de Doha pour un accord de paix global entre le gouvernement de la RDC et l'Alliance fleuve Congo/Mouvement du 23 mars RDC ainsi que le rôle moteur du Qatar dans la conclusion de cet accord. Les membres du JSCM ont reconnu l'importance de maintenir des liens étroits entre les processus de Doha et de Washington.

À la suite de la chute de Goma et Bukavu et de l’échec du processus de Luanda, l’accord de Washington et le processus de Doha constituent aujourd’hui les deux volets complémentaires des efforts diplomatiques visant à mettre fin aux conflits persistants dans l’Est de la RDC, en particulier ceux impliquant le Rwanda et les groupes armés tels que le M23.

Après la signature de l’accord de Washington entre la RDC et le Rwanda sous les auspices des États-Unis d’Amérique, les discussions se poursuivent à Doha pour aborder les dimensions internes du conflit, notamment la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire et la réintégration des groupes armés.

Clément MUAMBA