Le mouvement politico-militaire AFC/M23 a indiqué jeudi 20 novembre, que l’accord-cadre de Doha signé avec le gouvernement de Kinshasa prévoit la neutralisation de l’ensemble des groupes armés locaux et étrangers présents en République démocratique du Congo. La rébellion affirme également que tous les miliciens wazalendo devront être désarmés.
Selon le secrétaire permanent de l’AFC/M23, Benjamin Mbonimpa qui a signé l’accord-cadre, parmi les dispositions intérimaires en matière de sécurité, de démobilisation, de désarmement et de réintégration, les deux parties se sont engagées à ne soutenir, héberger aucun groupe armé. Il précise également que l’accord prévoit le désarmement de tous les groupes armés locaux, notamment les wazalendo, qui devront être désarmés par l’AFC/M23. Les deux parties se sont aussi engagées à neutraliser les groupes armés étrangers, dont les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), et à mettre en place des mesures transitoires de sécurité dans les zones affectées par les conflits afin d’assurer l’ordre public et la protection des civils.
"Le troisième protocole, ou bien cinquième, ce sont les dispositions intérimaires en matière de sécurité, désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). Les deux parties se sont engagées à éviter de soutenir, voire d’héberger, aucun groupe armé. Les parties se sont engagées à désarmer les groupes armés locaux, donc tous les wazalendo et les autres milices locales ; nous devons les désarmer. Les parties se sont engagées à neutraliser les groupes armés étrangers, ADF, FDLR et consorts, et à prendre des dispositions transitoires en matière de sécurité dans les zones touchées par des conflits, afin d’assurer l’ordre public et la protection des civils", a déclaré le Benjamin Mbonimpa, secrétaire permanent de l'AFC/M23 lors d'un point de presse ce jeudi 21 novembre à Goma.
Le gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC/M23 ont signé le week-end dernier à Doha un accord-cadre visant à mettre fin aux combats. Intitulé « Accord-cadre de Doha pour un accord de paix global », le document vise à rétablir la sécurité dans l’est du pays, où l’AFC/M23 s’est emparé des villes stratégiques comme Goma et Bukavu, entraînant des centaines de morts et d’importants déplacements de population.
L’accord inclut des engagements portant sur un cessez-le-feu permanent, le rétablissement de l’autorité de l’État dans les zones orientales, la protection des civils et l’ouverture de négociations pour une paix durable. Il aborde également les mécanismes de surveillance et le retrait éventuel des forces étrangères, dans un contexte marqué par des accusations de soutien rwandais aux groupes rebelles.
À la mi-juillet, un premier accord de cessez-le-feu avait été conclu à Doha grâce à la médiation du Qatar, des États-Unis et de l’Union africaine. Toutefois, les violations répétées de cette trêve par les deux camps ont empêché une stabilisation durable de la région.
Sur le terrain, l’application de l’accord reste difficile. Les combats se poursuivent entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les miliciens wazalendo, et les rebelles de l’AFC/M23. L’armée congolaise a confirmé mercredi 19 novembre la prise de la localité de Katoyi et accuse l’AFC/M23 de violer le cessez-le-feu en multipliant les attaques dans les territoires de Walikale, Masisi et Rutshuru.
La prise de Katoyi s’ajoute à celles de plusieurs autres localités du territoire, notamment Kazinga, Kasheke et Bibatama. Selon des sources administratives, le groupe armé chercherait désormais à atteindre la localité de Ntongo, située à une quarantaine de kilomètres et abritant une importante base militaire congolaise.
D’autres affrontements ont été signalés plus au nord, dans le territoire de Lubero, ainsi que dans le Sud-Kivu voisin, où des combats ont temporairement paralysé la circulation mercredi matin sur la route Bukavu-Walungu-centre.
Josué Mutanava, à Goma