RDC : la SYMOCEL renforce les capacités des leaders d’opinion en gestion électorale

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Atelier Symocel

La Synergie des Missions d’Observation Citoyenne des Élections (SYMOCEL) a lancé, ce mardi 25 novembre, une session de formation de trois jours à l’intention des leaders d’opinion, communicants et influenceurs, issus de plusieurs organisations politiques et de la société civile. Organisée dans la salle du Réseau National des ONG pour le Développement de la Femme (RENADEF), située dans l’enceinte du PNMLS, cette formation, prévue du 25 au 27 novembre, vise à renforcer les connaissances des participants sur la gestion électorale ainsi que sur les fondements de la démocratie.

Tout est parti d’un tableau sombre dépeint par la SYMOCEL au sujet des élections combinées du 20 décembre 2023. Selon cette mission d’observation, le processus électoral a révélé de nombreuses failles, notamment un manque de sensibilisation du public, un faible engouement pour les enjeux électoraux, des cas de corruption, d’achat de voix, ainsi que des atteintes aux droits humains. Des facteurs qui, selon elle, ont entaché la crédibilité du scrutin et affaibli la perception de sa transparence.

Dans ce contexte, la Symocel insiste sur la nécessité de renforcer les compétences des leaders d’opinion afin qu’ils deviennent des vecteurs efficaces d’information et d’éducation citoyenne. L’objectif est de leur permettre de mieux comprendre les principes fondamentaux de la démocratie pour, à leur tour, sensibiliser, mobiliser et encadrer la population autour de son rôle de souverain primaire dans un régime démocratique.

« Cette formation vise à doter les leaders d’opinion des outils nécessaires pour mieux communiquer sur les enjeux démocratiques », a expliqué Luc Lutala Kyad’i, coordinateur national de la Symocel. « En maîtrisant des notions clés comme la démocratie, la redevabilité ou encore la gouvernance, ils seront en mesure de vulgariser ces concepts auprès des citoyens et de contribuer à l’émergence d’une citoyenneté active et responsable ».

Il a ajouté que la Symocel attend de ces participants qu’ils deviennent des relais crédibles du renforcement démocratique. Dans un État de droit, a-t-il rappelé, le peuple détient le pouvoir de mandater mais aussi de sanctionner ses dirigeants. Il est donc essentiel que ceux qui influencent l’opinion encouragent cette prise de conscience collective à travers une communication claire, structurée et engagée.

Au total, vingt participants prennent part à cette formation, avec l’ambition de devenir des acteurs structurants d’une démocratie plus consciente et inclusive.

La démocratie congolaise en chantier 

L’atelier a été officiellement lancé par Mme Béatrice Kaneshi, chargée de programme adjointe de la Symocel, qui a souligné l’importance de ce renforcement des capacités, notamment dans un contexte post-électoral encore marqué par des tensions.

La première journée a été structurée en deux modules. Le premier, animé par Luc Lutala Kyad’i, coordinateur national de la Symocel, portait sur les principes fondamentaux de la démocratie et les exigences qui y sont liées. 

« Beaucoup de citoyens pensent que la démocratie se limite au vote. Cette formation montre qu’elle implique aussi le contrôle du pouvoir et l’engagement quotidien. Nous devons relayer cela dans nos communautés », souligne Rémy, un des participants. 

Le second module a été conduit par Me Jean-Claude Sadi, chargé de programmes au sein de la SYMOCEL, qui a abordé les bases de la gouvernance démocratique. Il a présenté onze exigences essentielles : la redevabilité des dirigeants envers le peuple, la transparence dans la gestion publique, la réceptivité, la planification prospective, la primauté du droit, la participation citoyenne responsable, la prise en compte du genre, la justice et l’équité, l’engagement actif de la société civile, le respect des valeurs républicaines et de l’éthique, ainsi que la méritocratie. Selon lui, ces principes sont indispensables à une gouvernance démocratique efficace, fondée sur le respect du droit.

La session de formation s’est poursuivie ce mercredi 26 novembre avec deux nouveaux modules. Dans le premier, le coordinateur national de la Symocel, Luc Lutala Kyad’i, a abordé les notions à la citoyenneté, ne mettant l’accent sur les droits et devoirs du citoyen. Il a également illustré l’observation citoyenne des élections à travers l’expérience de la Symocel. Le second module a été consacré à la notion de redevabilité et aux exigences qu’elle implique. 

L’atelier prendra fin ce 27 novembre par la remise de brevets aux participants. D’après les organisateurs, l’objectif de cette formation est de fournir aux leaders d’opinion des outils pratiques pour en faire des relais crédibles de l’éducation électorale. La Symocel souhaite ainsi les transformer en acteurs clés d’une démocratie plus exigeante, ancrée dans les réalités citoyennes.

À l’issue de ces trois jours, les participantes devront également élaborer un plan de communication et une stratégie d’alliance en vue du plaidoyer.

James Mutuba