A l’issue du sommet de l’Union européenne et de l'Union africaine ce mardi 25 novembre 2025 à Luanda sanctionné par une déclaration commune, les deux organisations se sont exprimées sur la crise qui secoue le monde notamment en République démocratique du Congo. Au point 7 de la déclaration, elles ont réaffirmé leur engagement en faveur de la mise en œuvre complète de toutes les démarches entreprises, de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations-Unies, du processus de Doha, sous la médiation de Washington.
Les deux parties soutiennent par ailleurs tout processus qui se déroule sous médiation de l’Union africaine
« Concernant le conflit en RDC, nous réaffirmons notre engagement en faveur de la mise en œuvre complète de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que des autres résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, de l’Accord de Washington, de l’Accord-cadre signé à Doha, et de la médiation mandatée par l’Union africaine, tout en soutenant pleinement le processus de médiation conduit par l’UA », peut-on lire.
Au point 5, les deux organisations indiquent apporter leur soutien « indéfectible » à tout processus de paix, notamment en République démocratique du Congo.
« Guidés par ces règles et principes, nous réitérons notre soutien indéfectible à une paix juste, globale et durable en Ukraine, dans le Territoire palestinien occupé, au Soudan, au Soudan du Sud, en République démocratique du Congo (RDC), au Sahel, en Somalie, ainsi que dans d’autres conflits à travers le monde ».
Contexte
La déclaration finale du 7ème sommet UE-UA a élargi par ailleurs la réflexion sur les questions de sécurité. Les deux organisations saluent la coopération historique entre les deux continents en matière de prévention des conflits, de médiation, de stabilisation et de gouvernance, rappelant que cette collaboration repose avant tout sur des solutions africaines conduites par les Africains.
Elles mettent en avant le rôle structurant de l’Architecture africaine de paix et de sécurité, active depuis 2004, et soulignent l’importance des opérations de soutien à la paix déployées sous leadership africain. Ce dispositif, soutenu de longue date par l’Union européenne, constitue selon elles un pilier essentiel de la stabilité sur le continent.
L’UE réaffirme son appui militaire et sécuritaire à travers la Facilité européenne pour la paix et souligne la nécessité d’un financement adéquat, prévisible et durable pour les opérations africaines menées sous mandat onusien. Les deux organisations appellent à l’application immédiate de la résolution 2719 du Conseil de sécurité, qui encadre ce financement.
Elles expriment également leurs préoccupations croissantes concernant les menaces maritimes, l’expansion du terrorisme, le crime organisé transnational, le trafic illicite des ressources naturelles, la prolifération des armes et les campagnes de désinformation qui déstabilisent les États et les communautés.
Les deux organisations insistent sur la nécessité de renforcer les actions contre les discriminations, la violence fondée sur le genre et les atteintes aux droits fondamentaux, tout en plaidant pour une plus grande implication des femmes et des jeunes dans les processus de paix.
La dimension humanitaire n’est pas oubliée : elles dénoncent les violations du droit international humanitaire, la multiplication des attaques contre les civils et les travailleurs humanitaires, et annoncent leur volonté de renforcer les mécanismes d’assistance aux réfugiés, déplacés internes et communautés hôtes sur le continent africain.
En réaffirmant ensemble leur engagement envers la résolution 2773, le processus de Doha et l’ensemble des démarches diplomatiques en cours, l’UE et l’UA affichent une volonté commune : contribuer à une solution politique durable dans l’Est de la RDC et soutenir tous les efforts régionaux et internationaux pour ramener la paix dans cette zone meurtrie depuis trop longtemps.
Jean-Baptiste Leni, envoyé spécial à Luanda